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Anales de Filología Francesa, n° 27:

Anales de Filología Francesa, n° 27: "Écritures du moi"

Publié le par Marc Escola (Source : Concepción Palacios)

Référence bibliographique : Anales de Filología Francesa, EDITUM.Universidad de Murcia, 2018. EAN13 : 19894678.

 

Nous avons le plaisir de vous adresser un nouvel appel à articles pour le numéro 27 de la revue Anales de Filología Francesa, éditée par l’Université de Murcia.

 

Le numéro, à paraître avant le 30 novembre 2019, comprendra trois parties distinctes :

a) Une Section monographique consacrée aux Écritures du moi, thématique permettant aux chercheurs des analyses très diversifiées, que ce soit sous une optique littéraire ou linguistique.

Dans l’histoire de la littérature, les catégories qui désignent communément l’écriture du moi sont très nombreuses : mémoires, confessions, souvenirs, essais, carnets, bloc-notes, journaux intimes, autobiographies, etc. Ces formes d’écriture ont été pratiquées dès le Moyen Âge et ont cela en commun de permettre à l’écrivain de se dire. Néanmoins, il nous est possible d’établir deux périodes distinctes : une première période pendant laquelle l’autobiographie constitue un univers caractérisé par le pacte de vérité – celle-ci constituait donc une production ultime dans la carrière d’un écrivain, lorsqu’était venu le temps des bilans et des confessions ; et une seconde période à partir des années 1970, pendant laquelle les écrivains remettent en question la séparation de la fiction et de l’autobiographie et se libèrent de l’exigence de vérité.

En effet, dans les années 1970, l’autobiographie se place au cœur de la vie littéraire. Ainsi, le « souci de soi », selon la formule de Michel Foucault, les inventions formelles de Georges Perec (Je me souviens ; W ou le souvenir d´enfance), de Barthes (Roland Barthes par Roland Barthes), de Doubrovsky enfin, en prétendant écrire une « fiction d’évènements et de faits strictement réels » contournent les reproches adressés à l’autobiographie traditionnelle. Le succès du genre donne lieu à un travail théorique important. En 1970, Jean Starobinski analyse ce qu’il appelle le « style autobiographique » et propose une première définition très claire du genre : il s’agit de la « biographie d’une personne faite par elle-même ». Philippe Lejeune publie en 1971 L’Autobiographie en France et en 1975 Le Pacte autobiographique, complétés par de nombreux ouvrages qui nuancent les définitions et ouvre un autre champ d’investigation en plaçant le questionnement théorique sur le plan de la poétique. Le débat portera ensuite sur la notion d’autofiction, proposée par Serge Doubrovsky. La question suscitera après 1980 de nombreux travaux – ceux de Béatrice Didier, Michel Beaujour, Vincent Colonna, Marie Darrieussecq, etc. En 1997 paraîtra L’Autobiographie de Jacques Lecarme et Éliane Lecarme-Tabone et plus récemment encore les travaux de Philippe Gasparini. L’autobiographie est, en effet, partout aujourd’hui : elle se trouve à l’origine de la fiction et des enquêtes documentaires, au théâtre, en poésie ; la plupart des écritures romanesques s’en inspirent ; elle occupe le cinéma et la photographie, et intéresse même les arts plastiques.

Ce numéro de Anales de Filología Francesa se propose ainsi de réfléchir sur la question du « moi » dans les littératures française et d’expression française, tant sur le plan thématique que sur le plan de la réception et de la critique littéraire. Ainsi, des articles portant sur des thématiques déjà identifiées, mais aussi sur des approches nouvelles, fruit de croisements disciplinaires ou de questionnements inédits ayant pour base les théories linguistiques, littéraires et didactiques, seront accueillis dans le numéro 27 de la revue.

Voici quelques pistes d’études envisageables :                                                                   

  • L’autofiction avant l’autofiction : œuvres littéraires et critiques
  • L’ère de l’autofiction : dernier tiers du XXème siècle
  • Les propositions autofictionnelles au XXIème siècle
  • L’autofiction à partir de la littérature comparée : influences de et sur les auteurs du monde francophone
  • Problématiques et défis théoriques-critiques de la littérature autofictionnelle
  • L’écriture du moi versus d’autres genres textuels
  • Approches linguistiques de l´écriture du moi

b) Une sélection de Varia pour des travaux de recherche sur des sujets divers concernant la littérature/culture, la réception/traduction, la linguistique/didactique, etc., dans le domaine de la langue française ou dans le rapport que celle-ci entretient avec d’autres langues.

c) Une section Comptes rendus.

La date limite de réception d’articles et de comptes rendus sera le 30 Mai 2019. Les propositions seront envoyées à travers notre site web, et il faudra pour cela créer un compte d´utilisateur (http://revistas.um.es/analesff/user/register) en suivant les indications. En cas de doute, nous vous prions de contacter par courriel Concepción Palacios (concha@um.es) ou Mercedes Eurrutia (mercedes.eurrutia@um.es). Tous les articles reçus seront soumis à deux évaluateurs anonymes. Pour que l’article puisse être publié dans Anales de Filología Francesa, deux évaluations favorables sont indispensables. Les articles devront être conformes aux normes d’édition stipulées sur notre site  (http://revistas.um.es/analesff/about) Les auteurs peuvent s’y reporter ainsi qu’aux numéros précédents de la revue, à titre de référence.

 

En attendant votre participation, recevez nos salutations distinguées.

 

Mercedes Eurrutia

Concha Palacios