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Ouvrage collectif : (D')Après Hitchcock

Ouvrage collectif : (D')Après Hitchcock

Publié le par Université de Lausanne (Source : Simon Daniellou (Université Rennes 2))

Ouvrage collectif : (D')Après Hitchcock


(D’)Après Hitchcock : reprises, théories, lectures
Projet d’ouvrage collectif mené sous la direction de Frédéric Cavé et Simon Daniellou


Date limite : les propositions d’article (titre et résumé de 2500 signes) sont à soumettre avant le 1er mai 2019 à l’adresse apres.hitchcock@gmail.com.
Date de rendu des textes : 31 octobre 2019.
Taille de l’article : 40 000 signes env.


Axe n°1 : Filmer (d’)après Hitchcock
La célébration des soixante ans de Vertigo est venue couronnée une reconnaissance toujours plus riche et populaire de l’oeuvre d’Hitchcock, décidément matricielle. De sa persona évoquée dans Hitchcock (Sacha Gervasi, 2012) ou The Girl (HBO, 2012) à la déclinaison en série de Psychose (Bates Motel, 2013-17), en passant par des remakes hantés (le segment de Vertigo repris par Bertrand Bonello dans Le Dos rouge d’Antoine Barraud en 2015), par des allusions littérales dans des films a priori plus éloignés (Populaire de Régis Roinsard en 2012, OSS 117 : Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius en 2009), voire par le cinéma « expérimental » (The Green Fog de Guy Maddin en 2018) ou la photographie (Cindy Sherman, le "Hollywood Portfolio" de 2008 pour Vanity Fair), la filmographie d’Hitchcock, riche de collaborations célèbres (Herrmann, Bass, Dalí), semble se répandre partout, au point d’infuser des oeuvres sinon construites à partir d’elle (Van Sant, Girardet et Müller, Dellsperger, les installations de Laurent Fiévet ou de Douglas Gordon, parmi d’innombrables), du moins irriguées par ses tropes et autres topoï (Argento, De Palma, Scorsese, Castle, Lynch, Marker, Chabrol, Hooper, etc.). Aux reprises du canon hitchcockien, source d’un nombre conséquent de remakes (ou de dérivations dans le cas de Psychose), et à ces références explicites s’ajoute un « legs Hitchcock », plus discret sans doute, chez Bryan Singer ou M. Night Shyamalan par exemple.

C’est pourquoi (D’)Après Hitchcock, projet d’ouvrage collectif s’inscrivant consciemment à la suite du After Hitchcock de 2006, entend tout d’abord s’attarder sur ces reprises formelles ou narratives d’une oeuvre ô combien sollicitée, évoquée, retravaillée, samplée, etc.

Axe n°2 : Penser (d’)après Hitchcock
Par ailleurs, le livre ambitionne d’ausculter une autre dimension plus théorique associée à l’oeuvre hitchcockienne, au-delà des nouvelles études critiques renouvelant sa connaissance (télévisuelle par Jean-François Rauger), interrogeant son auteurisme (Rebecca analysé par Jean-Loup Bourget) ou éditant des textes méconnus en français (Hitchcock/Warhol chez Marest Éditeur). Les films d’Hitchcock ont en effet accompagné toutes les grandes mutations théoriques de l’après-guerre, depuis l’avènement de la politique des auteurs (le « Hitchbook » de Truffaut, le Rohmer/Chabrol), jusqu’aux gender studies (Modleski), en passant par les tentatives sémiologiques et/ou psychanalytiques (Douchet, Zizek, Bellour sur Les Oiseaux et La Mort aux trousses), formalistes (Tarnowski sur Psychose et Frenzy, par ex.), figurales (Vancheri, Durafour) ou philosophiques (« la crise de l’image-action » chez Deleuze), dont la liste ici ne saurait être exhaustive. Certes, ce regard critique vis-à-vis de la théorie suscitée par l’oeuvre d’Hitchcock a déjà été entrepris par l’intermédiaire de commentaires publiés en ouvrage ou dans diverses revues américaines, dont les études de Richard Allen et Janet Bergstrom. Mais ces publications restent éparses et la recherche universitaire ne peut se passer aujourd’hui d’interroger ce rapport à Hitchcock, d’en faire autant l’historiographie que l’épistémologie.


Quelques axes de réflexions possibles :
- La place d’Hitchcock dans l’avènement de la politique des auteurs (de l’Écran français aux Cahiers du cinéma) ;
- La cinéphilie et la relation à Hitchcock ;
- Les philosophes et Hitchcock (Cavell, Deleuze, Zizek, etc.) ;
- Penser la biographie (Spoto, Malligan, etc.) ;
- Hitchcock au prisme des gender et cultural studies ;
- Hitchcock au prisme du formalisme ;
- Hitchcock et les approches figurales ;
- Hitchcock et la littérature (Pierre Bayard, Tanguy Viel, etc.) ;
- Hitchcock et les plasticiens (Johan Grimonprez, Laurent Fiévet, etc.),
- Hitchcock au musée.