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Dissensus: Construire la querelle / Conflicting Constructs (Harvard)

Dissensus: Construire la querelle / Conflicting Constructs (Harvard)

Publié le par Philippe Robichaud (Source : Emile Levesque-Jalbert)

We are extending our submission deadline to October 15, 2018.

La date limite pour soumettre vos propositions a été repoussée au 15 octobre 2018.

 

The Department of Romance Languages & Literatures at Harvard University French Graduate Student Conference February 1, 2019

DISSENSUS : Construire la querelle / Conflicting Constructs: DISSENSUS

« Le multiple, il faut le faire » (Deleuze-Guattari)

L’histoire de la littérature est faite de nombreux moments de crise, dont certains sont restés célèbres : la querelle du Roman de la Rose, la querelle des Anciens et des Modernes, la querelle des femmes, la querelle du Cid, la bataille d’Hernani... Elle s’apparente ainsi à un champ de bataille où est sans cesse débattue la question de la nature de la littérature et de sa place dans la société. En prenant la parole pour aborder ces enjeux, les acteurs de ces débats se positionnent par rapport aux structures et aux dynamiques de pouvoir actuelles. En ce sens, la littérature représente et réinvente le monde d’où elle émerge. Le concept de « dissensus » formulé par Jacques Rancière permet à la co-présence du semblable et du différent, du singulier et du commun, de faire apparaître d’autres possibles, d’autres configurations du monde et du social. Quelle est la part de la littérature dans cette conception conflictuelle du monde ? Sans pour autant se réduire au conflit ouvert, le « dissensus » s’oppose radicalement au consensus. Alors que le consensus, en tant qu’il vise à effacer le désaccord, menace du même coup la possibilité même de l’échange, le dissensus constitue un équilibrage continuel qui respecte l’instabilité du dialogue. À différents moments de l’Histoire, comment la littérature a-t-elle représenté la multiplicité des points de vue qui est le propre du dissensus ? Comment, si on est écrivain·e, négocie-t-on la place de sa pratique dans l’ordre établi tout en le contestant ? Dans quelle mesure le dissensus peut-il servir de ressort narratif et stylistique ? En ce sens, la littérature nous donnerait à voir et à penser une parole qui articule, voire produit, la multiplicité et qui, de la sorte, met en question la culture de la solution, de l’unification et du silence. Comment le dissensus permet-il, entre autres, de créer de nouveaux « agencements » (Deleuze- Guattari), une « écologie des pratiques » (Stengers) ou un « partage du sensible » (Rancière), et de construire, dans et à travers la littérature, des voies à la coexistence et à la solidarité qui n’impliquent pas l’abandon des différences ?

Nous invitons des contributions qui explorent la dimension contestataire de toute littérature francophone dans son rapport au politique, à l’histoire et à la société. Nous encourageons des communications qui examinent les enjeux de la représentation littéraire des minorités et des groupes marginalisés, ainsi que la capacité de l’écrivain·e, de l’écriture et des œuvres à interroger les institutions et l’ordre établi. Seront aussi bienvenues les études de textes transgressifs, les analyses subversives de textes canoniques, quelle que soit l’époque considérée, de même que les approches féministes, queer ou théoriques.

Propositions de communication de 250 à 300 mots et une courte biographie, à soumettre, en anglais ou en français, avant le 15 octobre 2018.

 

The Department of Romance Languages & Literatures at Harvard University

French Graduate Student Conference February 1, 2019

DISSENSUS : Construire la querelle / Conflicting Constructs: DISSENSUS

« Le multiple, il faut le faire » (Deleuze-Guattari)

French literary history is marked by moments of crisis : “la querelle du Roman de la Rose,” “la querelle des Anciens et des Modernes,” “la querelle des femmes,” “la querelle du Cid,” “la bataille d’Hernani,”... Literature has been a battlefield to grapple with the central questions of literature and its place in society. By speaking out the actors in these debates position themselves in relation to their contemporary power structures and dynamics. Thus, literature both represents and reinvents the world from which it emerges. The concept of ‘dissensus’, proposed by Jacques Rancière, allows us to consider the co-presence of similarity and difference, of the individual and the communal at the heart of literary speech, which brings about novel possibilities, alternate configurations of the world. What is the role of literature in creating such configurations? Without encouraging open conflict, ‘dissensus’ figures in radical opposition to consensus. While consensus aims to end disagreement, it can also bring conversation to a halt. In contrast, dissensus constitutes a continual mediation that respects the instability of dialogue. Therefore, throughout its history, how did literature accommodate the multitude of perspectives encapsulated by dissensus? How does the writer negotiate room for her practice within the established order while challenging it? What narrative or stylistic possibilities does dissensus offer? Literature allows us to create and articulate a discourse of multiplicity, to notice voices who question the culture of single-solution problem-solving, of uniformity, of silence. How does the concept of dissensus, through literature, enable us to create new forms of “assemblage” (Deleuze-Guattari), to create an “ecology of practices” (Stengers), or a “distribution of the sensible” (Rancière) in order to construct pathways towards coexistence and solidarity that don’t eliminate difference?

Dissensus invites presentations that explore questions of the dissenting nature of literature and its relationship with politics, history, and society. We encourage papers that examine the conflicts posed by the representation of minorities and marginalized groups. Papers could also delve into the power of the writer, of writing, and of written works to disrupt institutions and the status quo. Studies of transgressive texts and transgressive readings of canonical texts from every era and from all Francophone literatures are welcome, in addition to papers that adopt feminist, queer, or theoretical approaches.

Please submit a 250-300 word abstract and a brief biography, in English or in French, by October 15th, 2018.