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(Auto)traduction et mondialisation des imaginaires à l'heure de la rebabélisation du monde (Nice & Paris)

(Auto)traduction et mondialisation des imaginaires à l'heure de la rebabélisation du monde (Nice & Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Michael Oustinoff)

(english version below)

COLLOQUE INTERNATIONAL : APPEL A COMMUNICATION

(AUTO)TRADUCTION ET MONDIALISATION DES IMAGINAIRES À L’HEURE DE LA REBABELISATION DU MONDE

Université de Nice Sophia Antipolis, 22-23 mai 2019

CNRS, Paris, 24 mai 2019

 

L’objet de ce colloque interdisciplinaire est de montrer les enjeux culturels et scientifiques de l’(auto)traduction à l’heure de la mondialisation des imaginaires et de la rebabélisation du monde : Internet en est l’illustration la plus frappante, où la part de l’anglais est passée de 90% à ses débuts à moins de 30% aujourd’hui, multipliant ainsi non seulement les échanges mais aussi les sources d’intraduisibilité et d’incommunication. La traduction a toujours joué un rôle considérable dans les transferts culturels, scientifiques et politiques. Aujourd’hui, sa place est devenue centrale, à une époque de plus en plus placée sous le signe de que Salman Rushdie appelle des « hommes traduits » dans Imaginary Homelands.

Dans les années 1950, on dénombrait 25 millions de touristes dans le monde. Aujourd’hui, ils sont 1,3 milliards. Les imaginaires des langues et des cultures sont, pour le meilleur comme pour le pire, en contact les uns avec les autres comme jamais auparavant dans l’Histoire de l’humanité : il est plus que jamais nécessaire de traduire pour comprendre l’Autre. Comme il ne saurait être question d’apprendre toutes les langues, on dira, pour paraphraser Umberto Eco, que « la langue de la mondialisation, c’est la traduction ».

L’originalité centrale de ce colloque est triple. D’une part, on considèrera qu’il est artificiel de faire une séparation radicale entre traduction et autotraduction : les deux vont, en réalité, de pair, sans oublier un cas intermédiaire, celui de la traduction en collaboration avec l’auteur, le tout relevant de l’œuvre à versions multiples où la génétique des textes occupe un rôle essentiel. Ensuite, et surtout, on soutiendra qu’il ne saurait être question d’établir de frontière étanche entre (auto)traduction littéraire –une session entière sera consacrée à Vladimir Nabokov - et scientifique. Pour se diffuser, les sciences - et par là on entend toutes les sciences, et pas seulement les humanités ou les sciences humaines – ne peuvent, elles non plus, se passer de l’(auto)traduction. Quel est aujourd’hui l’enseignant ou le chercheur, toutes disciplines confondues, qui n’a jamais eu – sauf s’il est anglophone - à se traduire ou à se faire traduire ? 

Enfin, les nouvelles technologies de l’information et de la communication rendent de plus en plus impossible de s’en tenir au seul vecteur de l’écrit : il faut également intégrer les autres formes de traduction, notamment sous leur versant intersémiotique, « multimodal », sans oublier les progrès accomplis dans le domaine de l’(auto)traduction « automatique » assistée par ordinateur. Certains nous prédisent l’apparition prochaine d’un « traducteur universel » tout droit sorti de Star Trek qui rendrait superflus les traducteurs/trices « humain(e)s ». On prétendra le contraire : loin de les supplanter, les machines leur donneront davantage de possibilités, tout en permettant au plus grand nombre d’avoir accès aux écrits, aux discours, mais aussi aux échanges en langue(s) étrangère(s) à une échelle sans précédent.

Les langues de la conférence seront le français et l’anglais. Les propositions de communications sont à adresser sous forme de résumés (400-500 mots) accompagnés d’une brève notice bio-bibliographique, en français ou en anglais, mais aussi en russe, italien, espagnol, portugais ou allemand à :

Michaël Oustinoff (michael.oustinoff@unice.fr),

Anna Lushenkova-Foscolo (anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr)

et Paul Rasse (paul.rasse@unice.fr)

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CALL FOR PAPERS

INTERNATIONAL CONFERENCE

University of Nice Sophia Antipolis, 22nd-23rd May 2019

CNRS, Paris, 24th May 2019

(SELF)TRANSLATION AND THE GLOBALIZATION OF IMAGINARIES IN A REBABELIZED WORLD

This interdisciplinary conference aims to discuss the cultural and scientific issues of (self)translation in the context of the globalization of imaginaries and the rebabelization of the world. In the early days of the World Wide Web, the share of English stood at 90 percent and has now passed below the 30 percent mark, thus multiplying the sources of untranslatability and incommunication. Translation has always played a considerable role in cultural, scientific and political transfers.  Today, its place is key, in a period increasingly under the sign of what Salman Rushdie called “Translated men” in Imaginary Homelands.

In the 1950s there were 25 million tourists worldwide. Today, they are more than 1.3 billion. The imaginaries of languages and cultures have, for better or for worse, come into contact with one another as never before in the history of mankind. Translating in order to understand the Other has become more necessary than ever; since it would be pointless to learn all the languages of the world, it seems increasingly self-evident, to rephrase Umberto Eco, that “the language of globalization is translation”.

The main originality of this conference is threefold. First, it shall be argued that establishing a radical separation between translation and self-translation is an artificial one. The two are inseparable, not to mention the intermediary case of translation in collaboration with the author, which are all forms of the “work with multiple versions” (G. Genette) where text genetics has a seminal role to play. Second, and more important, it shall be argued that no clear-cut border may be drawn between literary (self)translation—a full session will be devoted to Nabokov—and scientific (self)translation. In order to be disseminated far and wide, sciences (and by this word are meant all sciences, not only Humanities and Social Sciences) cannot do without (self)translation either. In today’s globalized world, academics and researchers who have never had to resort to translation or (self)translation-except if they are native speakers of English-are becoming fewer and far between indeed.

Last but not least, the new technologies of information and communication have made it less and less relevant to take the sole vector of the written word into account. The other forms of translation, and particularly their intersemiotic, multimodal dimension, must be brought into the picture, as well as the spectacular breakthroughs accomplished by “automatic” computer-assisted (self)translation. Some are now predicting the advent of a Star Trek-like “universal translator” that will make “human” translators and interpreters obsolete. The opposite is true—machines will not replace them, but will provide them with more opportunities, not less, while allowing the greater number to access texts, discourses and exchanges in foreign languages on an unprecedented scale.

The languages of the conference will be English and French. Proposals are to be sent as abstracts (400-500 words) with a short bio-biblio note, in English, French, Russian, Italian, Spanish, Portuguese or German to:

 

Michael Oustinoff (michael.oustinoff@unice.fr) Anna Lushenkova-Foscolo (anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr) and Paul Rasse (paul.rasse@unice.fr)