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Boris Vian en son deuxième siècle (Univ. de Victoria, Canada)

Boris Vian en son deuxième siècle (Univ. de Victoria, Canada)

Publié le par Marc Escola (Source : Marc Lapprand)

Appel à communications

Boris Vian en son deuxième siècle

Colloque Boris Vian : 12-13-14 mars 2020

Université de Victoria (Canada)

 

Boris Vian est né le 10 mars 1920. Dans sa courte carrière d’écrivain (il meurt à 39 ans), il s’est illustré comme romancier, poète, nouvelliste, chansonnier, scénariste, chroniqueur et traducteur. Artiste aux talents multiples, Vian fut aussi un trompettiste de jazz reconnu dans la période de l’après-guerre, un critique de jazz apprécié, et même un librettiste inattendu dans les années 1950. Boris Vian est-il devenu un classique malgré lui ?

Aujourd’hui encore, L’Écume des jours demeure son chef-d’œuvre mondial (quarante traductions). Dans quelle mesure Vian a-t-il bénéficié de la publication de ses Œuvres complètes chez Fayard en 15 volumes entre 1999 et 2003, et la parution de ses Œuvres romanesques complètes à la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2010) en deux tomes ? Nonobstant le succès commercial de cette dernière édition, on peut se demander si cela a créé un gain culturel symbolique auprès d’un lectorat aguerri et plus intellectuel, a contrario de l’image tenace de Vian comme écrivain pour adolescents.

On pourra aussi aborder la question de l’américanité chez Boris Vian. Paradoxalement, cet homme qui adulait tant le jazz, les polars et la science-fiction importés des États-Unis n’a jamais franchi l’Atlantique. Mais sa popularité au Québec est née très rapidement, pour féconder des œuvres telles que celles de Réjean Ducharme et Raoul Duguay. On se souvient que Pauline Julien a enregistré un 33 tours de chansons de Boris Vian (1966), et que le poète écrivain Patrick Straram a pris le pseudonyme de Bison Ravi dans les années 1970.

Ce colloque veut donc se tourner résolument vers l’avenir, en s’écartant d’une rétrospective qui ne ferait que ressasser tout ce qui est déjà bien connu de sa vie, de son œuvre et de son statut de figure de culte. Nous voulons justement éviter de retomber dans le piège de l’illusion biographique qui a suscité plusieurs ouvrages faisant valoir les caractères sensationnels de sa vie et de son œuvre. Pour faire sortir Vian de sa légende, on s’intéressera ainsi plutôt à sa réception aujourd’hui, à l’internationalisation de son œuvre toujours traduite de par le monde, et aux divers avatars que cette œuvre multiforme continue de susciter dans des formes aussi diverses que l’opéra, le cinéma, le théâtre. L’Écume des jours, par exemple, a fait l’objet d’adaptations dans ces trois genres, dont les deux derniers récemment.

Le caractère exemplaire de l’œuvre de Boris Vian doit aussi nous faire nous interroger sur un nouveau regard critique que nous pouvons désormais lui porter. En effet, après le purgatoire des années soixante qui a propulsé Vian sur le devant de la scène, suivi de colloques et exégèses qui ont fleuri dans les années soixante-dix et quatre-vingts, force est de constater qu’un silence par trop boudeur s’est depuis insinué dans le monde universitaire. En avril 2009, le magazine Lire lançait un sondage : « Boris Vian mérite-t-il d’entrer en Pléiade ? » Certaines réponses positives sont parlantes ; pour plusieurs écrivains c’est d’avoir lu Vian qui les a propulsés dans le désir d’écrire de la fiction. S’interroge-t-on sur la qualité de chaque écrivain qui entre en Pléiade ? Pourquoi Vian continue-t-il de susciter chez certains ce rejet qui se traduit sur une échelle de mérite ?

Le temps est venu de focaliser nos projecteurs sur cette œuvre unique dans la modernité littéraire française, en renouvelant à la fois notre regard sur son caractère protéiforme et nos méthodes d’analyse. Nous souhaitons accueillir de nombreuses interventions en français mais n’objecterons pas à ce que plusieurs soient données en anglais. Pour honorer le côté musicien de Vian, ce colloque s’accompagnera de musique et de quelques performances, qui seront éventuellement livrées par des professionnels.

*

Le colloque aura lieu sur le campus de l’Université de Victoria (Canada).

Invité d’honneur : Pascal Ory, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Les communications dureront une vingtaine de minutes. Les propositions d’une page environ doivent parvenir à Marc Lapprand d’ici le 31 mai 2019 : lapprand@uvic.ca

Une réponse vous parviendra dans les deux semaines suivantes, et un programme provisoire sera établi dès septembre.

 

  • Responsable :
    Marc Lapprand
  • Adresse :
    Université de Victoria, Canada