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CE disant, que fait-on ? Aspects grammaticaux et discursifs de ce en français (Strasbourg)

CE disant, que fait-on ? Aspects grammaticaux et discursifs de ce en français (Strasbourg)

Publié le par Marc Escola (Source : Annie KUYUMCUYAN & Anne THEISSEN )

Annonce de colloque international de linguistique

Appel à communication

CE disant, que fait-on ?

Aspects grammaticaux et discursifs de ce en français

Université de Strasbourg

6-7 décembre 2018

 

Ce (le pronom) est à la fois omniprésent et transparent en français. Intégrant des tours plus ou moins figés, il est souvent considéré comme une particule vide, voire un fossile des états anciens de la langue, dont il n’y aurait plus lieu d’interroger la présence en tant que telle. Il reste pourtant la clé de voûte des constructions à présentatif : présentatif en tant que tel ou constituant des constructions clivées et pseudo-clivées ; particule interrogative est-ce que et formes « renforcées » des pronoms interrogatifs qui/qu’est-ce qui/que. Il est requis devant certaines subordonnées, des « vraies » (complétives, relatives et interrogatives/exclamatives indirectes) comme des « fausses » (Bonnard 2001), en tête desquelles il forme ce qu’on appelle parfois « relatif de liaison » (ce qui/que/dont…). On le trouve également devant certaines exclamatives (ce qu’il est idiot !), il forme particule de liaison, presque à lui seul (et ce…), avec des participes (ce faisant/disant) ou comme constituant d’un connecteur de reformulation (c’est-à-dire). Il a aussi longtemps été à la charnière des plans énonciatifs dans les incises de discours représenté (ce dit-il).

Parmi les objectifs du colloque de Strasbourg figurent en premier lieu l’inventaire et la description des constructions faisant appel à ce, mais les contributions qui chercheraient à déterminer plus précisément le rôle de ce dans ces structures – ce que ce permet spécifiquement de faire – du point de vue de la syntaxe et de la sémantique discursive (anaphore, opérateur ou autre – par exemple « parenthétiseur »…) seraient également souhaitées. Des communications sur les questions suivantes sont donc attendues :

I. Syntaxe

  • fonctions de ce
  • ce et la modalité
  • ce et la subordination
  • ce et la mise en relief
  • ce et être

II. Sémantique du discours

  • ce et la coordination
  • ce et la connexion
  • ce et la parenthétisation
  • ce et la hiérarchisation
  • ce et l’articulation des plans énonciatifs

III. Les « concurrents ou associés » de ce

  • ce et chose
  • ce et ça,
  • ce et il (impersonnel)
  • ce et ceci ou cela
  • ce ou rien (apparition ou disparition de ce)
  • ce pronom et ce déterminant

Sur l’un ou l’autre de ces points, les approches qui prendraient en compte la perspective diachronique seraient bienvenues, de même que celles qui feraient intervenir des procédures permises par la linguistique outillée. Enfin, des études contrastives, portant sur le domaine roman, ainsi que sur d’autres aires linguistiques, seront aussi prises en considération.

Ce colloque international entend accueillir, dans une démarche cumulative, tous les travaux novateurs et originaux susceptibles d’interroger et d’éclairer l’une ou l’autre facette de ce avec pour objectif d’apporter des éléments de réponse à la question-titre : CE disant, que fait-on ?

Il est prévu de publier les principaux résultats du Colloque.

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Pistes bibliographiques

Apothéloz D. (2018), Examen d’une famille de constructions : les constructions identificatives, Scolia 32, à paraître.

Apothéloz D. & Roubaud M.-N. (2015), Constructions pseudo-clivées, Encyclopédie Grammaticale du Français, .

BENNINGER C. (2018), La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien : le N chose et les pseudo-clivées, Scolia 32, à paraître. 

BERRENDONNER A. (1983), Connecteurs pragmatiques et anaphore, Cahiers de linguistique française 5, 215-246.

BILGER M. (2002) Les séquences du type et ce, in Cornillie B., Divjak D., Mertens P. and Swiggers P. (eds.), Structuring linguistic form (Orbis supplementa), Leuven, Peeters.

BLANCHE-BENVENISTE C. & al. (1990), Le français parlé, études grammaticales, Paris, CNRS éditions.

BLASCO M. (1999), Les dislocations en français contemporain : étude syntaxique, Paris, Champion.

BONNARD H. (2001), Les trois logiques de la grammaire française, Bruxelles, Duculot. 

CADIOT P. (1988), De quoi ça parle ? la référence de ça pronom sujet, Le Français moderne 3-4, 174-192.

COMBETTES B. (2006), La grammaticalisation des locutions conjonctives : l’opposition que / ce que, Faits de langue 28, 95-106.

COMBETTES B. (2008), La Variation que/ce que, Linx 59, 15-32.

DECLERCK R. (1994), The taxonomy and interpretation of clefts and pseudoclefts, Lingua 9 : 1, 183-220.

DUFTER A. (2008) On explaining the rise of c’est-clefts in French. The Paradox of Grammatical Change : Perspectives from Romance, in Detges U. & Waltereit R. (éds), Amsterdam, John Benjamins, 31-56.

FLOREA L.-S. (1988), Présentatif et « configuration discursive » en français parlé : le cas de c’est, Linx 18, 95-106.

GROUPE DE FRIBOURG (2012), Grammaire de la période, Berne, P. Lang.

KLEIBER G. (1987), Une leçon de chose : sur le statut sémantico-référentiel du mot chose, Travaux du Centre de Recherches Sémiologiques, 53, Mars: La référence, points de vue linguistique et logique, Université de Neuchâtel, 57-75.

KLEIBER G. (1987), Mais à quoi sert donc le mot chose ? Une situation paradoxale, Langue Française 73, 109-127.

KLEIBER G. (2013), Démonstratif et expressivité : les démonstratifs- « titres », in Chauvin C. et Kauffer M. (éds), Ecart et expressivité. La fonction expressive, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 51-70.

KUYUMCUYAN A. (2011), Syntaxe et sémantique du relatif de liaison en français moderne, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté 897, 187-204.

KUYUMCUYAN A. (2018) L’extension des pseudo-clivées, Scolia 32, à paraître.

LAMBRECHT K. (2001), Framework for the Analysis of Cleft Constructions, Linguistics 39 : 3, 463-516.

LE GOFFIC P. (1993), Grammaire de la phrase française, Paris, Hachette.

LE GOFFIC P. (2005), Ce qui, ce que : C. Q. F. D., Pratiques 125/126, 25-47.

MAILLARD M. (1989), Comment ça fonctionne, Thèse d’État, Université Paris X-Nanterre.

MULLER C. (1996), La subordination en français, Paris, Armand Colin.

MULLER C. (2003), Naissance et évolution des constructions clivées en c’est … que : de la focalisation sur l’objet concret à la focalisation fonctionnelle, in  Blumenthal P. & Tyvaert E.-J. (éds.), La Cognition dans le temps, Tübingen, Niemeyer, 101-120.

MULLER C. (2018), L’emploi de ce dans les reprises de contenu propositionnel, Scolia 32, à paraître.

ROUBAUD M.-N. (2000), Les constructions pseudo-clivées en français contemporain, Paris, Champion.

ROUBAUD M.-N. & SABIO F. (2010), Les Si-Constructions et la fonction sujet en français contemporain, Actes du CMLF 2010, http://www.linguistique francaise.org, 2161-2172.

ROUBAUD M.-N. & SABIO F. (2018), Ce qu’il y a c’est que mon portefeuille il est pas extensible » : il y a et le pseudo-clivage, Scolia 32, à paraître.

ROUQUIER M. (2002), Les constructions liées : c’est une saine occupation que l’horticulture, Bulletin de la Société de Linguistique de Paris XCVII, 153-186.

ROUQUIER M. (2014) L’Émergence des constructions clivées, pseudo-clivées et liées en français, Paris, Garnier.

SABIO F. (2013), Les séquences en Si dans les corpus oraux, in Debaisieux J.-M. (éd.), Analyses linguistiques sur corpus : subordination et insubordination en français, Paris, Lavoisier, 317-362.

SANDFELD Kr. (1965) Syntaxe du français contemporain. I. Les pronoms, Paris, Champion.

SANDFELD Kr. (1965), Syntaxe du français contemporain. II. Les propositions subordonnées, Genève, Droz. (1977)

TAMINE-GARDES J. (1986), Introduction à la syntaxe (suite) : les présentatifs, L’Information Grammaticale 29, 34-36.

VAN PETEGHEM M. (1991), Les phrases copulatives dans les langues romanes, Wilhelmsfeld, Gottfried Egert Verlag.

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Comité Scientifique

Anscombre Jean-Claude (CNRS/LDI)

Apothéloz Denis (Université de Lorraine)

Béguelin Marie-José (Université de Neuchâtel)

Berrendonner Alain (Université de Fribourg)

Bilger Mireille (Université de Perpignan)

Blasco Mylène (Université de Clermont-Ferrand)

Boisseau Maryvonne (Université de Strasbourg)

Buridant Claude (Université de Strasbourg)

Combettes Bernard (Université de Lorraine)

Corminboeuf Gilles (Université de Fribourg)

Creissels Denis (Université Lumière Lyon 2)

Debaisieux Jeanne-Marie (Université Paris3 Sorbonne Nouvelle)

Delhay Corinne (Université de Strasbourg)

Deulofeu Henri-José (Aix-Marseille université)

Dufter Andréas (Université de Munich)

Fuchs Catherine (CNRS)

Galatanu Olga (Université de Nantes)

Hadermann Pascale (Université de Gand)

Helland Hans Petter (Université d’Oslo)

Hilgert Emilia (Université de Reims Champagne-Ardenne)

Jacob Daniel (Université de Fribourg-en-Brisgau)

Kleiber Georges (Université de Strasbourg, USIAS)

Lagae Véronique (Université de Valenciennes)

Lefeuvre Florence (Université Paris3 Sorbonne Nouvelle)

Legallois Dominique (Université de Sorbonne Nouvelle, Paris 3)

Le Goffic Pierre (Université de Sorbonne Nouvelle, Paris 3)

Masseron Caroline (Université de Lorraine)

Muller Claude (Université Bordeaux Montaigne)

Nølke Henning (Université d’Aarhus)

Pierrard Michel (Université libre de Bruxelles)

Riegel Martin (Université de Strasbourg)

Roubaud Marie-Noëlle (Aix-Marseille Université)

Sabio Frédéric (Aix-Marseille Université)

Schneider-Mizony Odile (Université de Strasbourg)

Skupien-Dekens Carine (Université de Neuchâtel)

Vaguer Céline (Université de Toulouse-Le Mirail)

Van Pethegem Marleen (Université de Gand)

Van Raemdonck Dan (Université libre de Bruxelles)

Conférenciers invités

Béguelin Marie-José et Berrendonner Alain (Universités de Neuchâtel et de Fribourg)

Combettes Bernard (Université de Lorraine)

Kleiber Georges (Université de Strasbourg)

Le Goffic Pierre (Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Van Peteghem Marleen (Université de Gand)

Comité de pilotage

Annie Kuyumcuyan et Anne Theissen

(Université de Strasbourg, Scolia - UR 1339 LiLPa)

Comité d’organisation élargi

Céline Benninger, Daniéla Capin, Francine Gerhard-Krait, Marie Lammert, Hélène Vassiliadou (Université de Strasbourg, Scolia - UR 1339 LiLPa)



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Calendrier

Date limite d’envoi des propositions de communication : 30 mai 2018

Délai d’acceptation des communications : 30 juin 2018


Tenue du colloque : 6-7 décembre 2018

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Modalités de soumission des propositions de communication

– Rédiger de une à deux pages (environ 5000 caractères espaces comprises), en Times 12, interligne simple, bibliographie incluse (six références maximum). 


– Expliciter la ou les thématique(s) retenue(s). Pour les approches descriptives, préciser quelles données seront analysées et selon quelle méthodologie. 


– Envoyer les propositions anonymisées en format pdf et docx aux deux adresses électroniques suivantes en précisant « Colloque CE » dans l’objet :

kuyumcuyan@unitra.fr 


theissen@unistra.fr

Indiquer dans le message les coordonnées, le rattachement institutionnel, ainsi que le titre de la communication.

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Frais d’inscription au colloque : 120 euros (les frais d’inscription comprennent les trois repas et les pauses sucrées des quatre demi-journées)