Essai
Nouvelle parution
Ch. Savinel, Gertrude Stein. Autobiographies intempestives

Ch. Savinel, Gertrude Stein. Autobiographies intempestives

Publié le par Emilien Sermier

Christine Savinel

Gertrude Stein. Autobiographies intempestives

Paris: Editions Rue d'Ulm, 2016

Format : 15 x 21 cm |   Nb pages : 248

ISBN-978-2-7288-0566-2

21.00 €

 

Résumé de l'éditeur:

Il y a chez Gertrude Stein (1874-1946) une constante propension autobiographique. Son œuvre entière s’entend comme un monologue dramatique ininterrompu, un peu à la manière de Rousseau, mais sans confessions, et plus proche de Nietzsche par le caractère réflexif.
Dans les années qui suivirent L’Autobiographie d’Alice Toklas (1933), sorte de remarquable « Comment j’ai écrit de si bons livres », elle écrivit, autour de son unique – et triomphal – voyage de retour en Amérique, deux textes inclassables : Quatre en Amérique (1934) et L’Histoire géographique de l’Amérique (1936), à quoi il faut ajouter l’extraordinaire roman policier raté qu’est Du sang sur le sol de la salle à manger (1933). Stein y relance de manière plus ou moins indirecte les enjeux de son identité, littéraire, intime, linguistique. La période se clôt avec L’Autobiographie de tout le monde (1937), qui, derrière l’annonce d’un texte écrit au nom de tous les autres, se révèle théâtre de la reconnaissance et de la disparition de l’image de soi.
Cet essai s’attache ainsi à un moment, relativement tardif dans l’œuvre de Stein, que l’on pourrait dire hyper-autobiographique. Pourtant, l’autobiographie semble être un genre impossible pour qui, comme elle, ne croit pas à la possibilité de témoigner pour l’autre ou pour l’histoire, et recherche une langue hors évènement. Mais c’est aussi un genre idéal pour qui, comme elle encore, croit que chaque instant n’existe que s’il s’écrit, que s’il devient littérature.

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L’auteur

Christine SAVINEL est professeur émérite à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris 3). Spécialiste de poésie américaine, elle est l’auteur de Emily Dickinson et la grammaire du secret (PUL, rééd. 2009), et de Poèmes d’Emily Dickinson, Au rythme du manque (PUF, 2009). Traductrice de Henry James et de Scott Fitzgerald (Gallimard, « Pléiade »), elle a également édité et traduit les Journaux de Sylvia Plath (Gallimard). Ses articles et essais portent sur la poésie (d’Ezra Pound ou Gertrude Stein à Michael Palmer et Susan Howe), ainsi que sur les arts visuels (de Duchamp à Pollock, Ad Reinhardt ou Agnès Martin).

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Sommaire

Introduction

1 - Faux témoignages
La supercherie - L’Autobiographie d’Alice B. Toklas
Témoignage contre Gertrude Stein
« L’autobiographie est sans témoins » (Stein)
Comment elle écrit de si bons livres

2 - La place du mort
La panne d’écriture - to try is to die
L’Autobiographie de tout le monde - Robinson Crusoé
Destruction alternative : la disparition du frère
Du sang sur le sol de la salle à manger - le cadavre et la structure littéraire
Le cas Georges Hugnet, ou l’assassinat par la traduction

3 - Le général
Tout le monde
Noms, prénoms, pronoms
Quatre en Amérique - le jeu des contingences
Henry James en général

4 - L’Amérique : géographie du hors-temps
L’origine et le commencement
Le hors-temps - « l’affaire dehors/dedans » (Cadiot)
Décontextualiser l’autobiographie ?
L’Histoire géographique de l’Amérique : une géographie différentielle

5 - Folie de la reconnaissance
Le grand théâtre, ou le public en question
La non-photographie avec Mary Pickford - d’un caractère spectral de l’image de soi
« Désistances » (Derrida)
L’Autobiographie de tout le monde - La dernière page

6 - La méditation infinie
La lenteur du savoir
Nudités et camouflages
L’arrière-pays steinien, ou le paysage latéral

Envoi

Bibliographie sélective

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Une pensée à l'œuvre", par S. Artozqui.