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Histoire d’émotions : saisir les perceptions, penser les subjectivités (Montréal)

Histoire d’émotions : saisir les perceptions, penser les subjectivités (Montréal)

XXVe Colloque International Interdisciplinaire de l’Association des Étudiant.e.s Dipômé.e.s du Département d’Histoire de l’Université de Montréal (AÉDDHUM)

Histoire d’émotions : saisir les perceptions, penser les subjectivités
14-15-16 mars 2018

Dans les dernières années, l’émergence de l’histoire des émotions a pu suscité un grand intérêt de la part des chercheur.e.s en sciences humaines. Puisant dans des notions liées aux domaines de la sociologie, de la psychologie, de l’anthropologie et des neurosciences, ce courant observe et qualifie les fluctuations émotionnelles et les espaces dans lesquelles celles-ci sont exprimées. Au fil du temps, les émotions s’inventent, se diversifient, se réinventent, s’expriment avec plus ou moins d’intensité, de liberté. Plusieurs les appréhendent comme tributaires d’une multitude de « régimes émotionnels »[1]. En outre, d’un point de vue méthodologique et épistémologique, l’historien.ne lui-même doit faire preuve d’humilité et admettre l’influence de ses propres émotions face à son objet d’étude. Pour ces diverses raisons, il apparait nécessaire aux chercheur.e.s de tous les champs disciplinaires (philosophie, science politique, arts visuels, arts plastiques, anthropologie, sociologie, etc.) d’affiner leur compréhension des émotions du passé et de critiquer les classifications émotionnelles contemporaines.

Le comité organisateur souhaite faire de l’analyse du phénomène émotionnel le centre d’un espace de discussion, de réflexion et de critique. Comment est-ce que la foi, l’idéologie, la « race », la classe et le genre influencent l’expression des émotions ? Les repères émotionnels varient-ils d’une société à l’autre (dans l’espace et le temps) ? Les émotions ont-elles un impact conscient ou inconscient sur l’action humaine en société ? Faut-il s’inquiéter de certaines formes de manipulation émotionnelle ? Comment percevoir les émotions à travers l’infinie multitude de nos sources (qu’elles soient écrites, orales, filmées, enregistrées, dessinées, etc.) ? Les chercheur.e.s, parfois témoins, doivent-ils taire leurs émotions pour en parler ? Quel est l’engagement affectif des chercheur.e.s envers leurs témoins ? Nos perceptions et nos subjectivités altèrent-elles nos travaux ?

Les propositions de communication pourraient s’inscrire dans les thèmes suivants :

  • Explorer les émotions et leurs perceptions à travers le temps et l’espace.
  • Observer la manifestation des émotions dans les sources et dans l’art.
  • Penser la/le chercheur.e et ses émotions : rétrospection et subjectivité. Le lien émotionnel entre la/le chercheur.e et ses sources.

 

Évidemment, les thèmes proposés ci-dessus ne sont pas exhaustifs ; ce colloque est ouvert à toutes propositions en lien avec l’étude des émotions.

Nous invitons les jeunes chercheur.e.s de cycles supérieurs et de toute discipline dont les travaux portent sur ces thématiques à contribuer au XXVe Colloque International Interdisciplinaire des Cycles Supérieurs de l’Université de Montréal. Participer à ce colloque est une occasion de présenter vos recherches, d’échanger avec d’autres collègues et professeur.e.s, et par la suite de publier vos résultats.

Merci d’envoyer vos propositions de communication et de session en anglais ou en français (250 mots maximum) avant le 22 janvier 2018 à minuit, à l’adresse qui suit : xxv.colloque.aeddhum@gmail.com avec une copie à jacques.dehouck@gmail.com. Prière d’indiquer votre nom et prénom et affiliation institutionnelle ainsi qu’une demande de subvention avec le coût du voyage estimé, si nécessaire.

 

[1] Reddy, William M. The Navigation of Feeling: A Framework for the History of Emotions, New York, Cambridge University Press, 2001, 380 p.