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Les pratiques de vérité et de réconciliation dans les sociétés émergeant de situations violentes ou conflictuelles (Pau)

Les pratiques de vérité et de réconciliation dans les sociétés émergeant de situations violentes ou conflictuelles (Pau)

Publié le par Marc Escola (Source : Franck Miroux)

(Scroll down for the call for papers in English)

 

Diversifier les approches

Les pratiques de vérité et de réconciliation dans les sociétés émergeant de situations violentes ou conflictuelles

Journée d’étude – 22 novembre 2018,

Université de Pau et des Pays de l’Adour

 

La Commission de Vérité et de Réconciliation d’Afrique du Sud (1995-2003) apparaît souvent comme un modèle à suivre pour les sociétés émergeant de situations violentes ou conflictuelles. Plusieurs pays s’en sont inspirés, dont le Canada (2008-2015) afin d’y prendre en charge le traumatisme, les violences et les injustices subis par les peuples autochtones dans les pensionnats indiens.

Si l’importance de telles initiatives n’est plus à prouver, elles ont parfois du mal à se traduire par l’adoption d’un cadre législatif clair. C’est le cas en Irlande du Nord, par exemple, où la manière dont il convient de gérer l’héritage d’un passé violent demeure une source de division vingt ans après la signature de l’Accord du Vendredi Saint (1998). Toutefois, il existe bel et bien des initiatives destinées à faire émerger la vérité et à faciliter la réconciliation, même si elles ont souvent été mises en place de manière informelle. Par ailleurs, l’absence de consensus régional sur une version commune des faits explique l’émergence d’une multiplicité d’acceptions des termes « vérité » et « réconciliation » (Hamber et Kelly 2005). Si le manque de cadre législatif formel demeure un obstacle à la réconciliation, la prise en charge des missions de vérité et de réconciliation par les communautés locales constitue néanmoins un phénomène intéressant qui mérite l’attention des chercheurs, au même titre que la diversité des moyens permettant d’aboutir à une réconciliation.

Les organisateurs souhaitent donc que cette journée d’étude permette de prendre en compte la pluralité des approches et des pratiques relatives à ces deux concepts dans les sociétés émergeant de situations violentes ou conflictuelles.

Parmi les nombreux angles d’approche possibles, les intervenants pourront par exemple s’interroger sur le caractère relatif de la notion de « vérité » dans le processus de réconciliation. À cet égard, on pourra se demander si l’expression de la vérité est un élément facilitateur ou non. La représentation du processus de réconciliation dans les œuvres de fiction, ou les œuvres de fiction en tant que moyen de réconciliation, constituent également un terrain d’analyse fertile. Le sens fluctuant attribué au terme « réconciliation » parmi les différentes communautés concernées par ce type de démarche, et donc la multiplicité des pratiques qui en découlent, est également un sujet d’étude possible. Comment parvenir à concilier des intérêts divergents ? L’impact du contexte historique peut aussi constituer élément d’analyse pertinent et permettre, entre autres, de déterminer quel type de parole a pu être exprimé à tel ou tel moment de l’histoire et d’observer la manière dont cette parole a évolué au fil du temps. Enfin, il sera certainement utile de faire la distinction entre les politiques mises en œuvre à l’échelle nationale et les initiatives mises en place à un niveau local afin de mieux en évaluer la portée et la durabilité.

Cette manifestation se veut pluridisciplinaire et toute proposition sera la bienvenue, qu’elle relève du domaine des lettres et des langues, ou de celui des sciences humaines, politiques et sociales. Le champ d’étude géographique est ouvert à tous les continents.

Quelques axes d’étude suggérés mais dont le caractère n’est en rien exhaustif :

  • la multiplicité des sens assignés au terme « réconciliation » et la pluralité des pratiques qui en découlent ;
  • les initiatives de réconciliation mises en place dans un cadre formel ;
  • les initiatives de réconciliation en l’absence de cadre formel ;
  • les initiatives mises en place à l’échelle locale ;
  • la réconciliation dans le contexte transfrontalier et transnational ;
  • l’approche historique des initiatives de réconciliation ;
  • l’importance du récit de vie et des témoignages ;
  • l’archivage des témoignages et des récits et les enjeux liés à ce travail ;
  • le caractère relatif de la notion de vérité et les écueils que cela suppose ;
  • les diverses manières d’exprimer la « vérité » et leurs implications ;
  • le rôle du récit de fiction, d’autofiction ou autobiographique quel que soit le support (texte, œuvre cinématographique, support audiovisuel, roman graphique, bande dessinée, musique et chanson, etc.) dans la réconciliation
  • l’acte de création artistique comme moyen de s’approprier le rôle d’agent

 

Les langues de communication seront le français et l’anglais.

Les propositions de communication (titre et résumé de 200 à 250 mots) sont à envoyer avant le 22 juin 2018 à Joana Etchart ( Laboratoires ALTER, UPPA) et Franck Miroux (Laboratoire CAS, Toulouse Jean Jaurès) :

joana.etchart@univ-pau.fr

franck.miroux@univ-pau.fr

 

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Pluralizing perspectives?

Truth and Reconciliation in societies emerging from conflict and/or violence

One-day workshop - November 22 th 2018, Salle du conseil, UPPA (Pau)

 

The Truth and Reconciliation Commission of South Africa (1995-2003) is often presented as a model to be pursued in societies emerging from conflict and/or violence. It was replicated in places like Canada (2008-2015) in order to deal with the trauma, violence and injustice undergone by Aboriginal populations in the Residential School system and also gave way to restorative initiatives in several other countries.

Despite the indisputable importance of these missions, their definition and translation into a legal framework may be problematic in some places, as in Northern Ireland, where the negotiations on how to deal with the past have been highly divisive for the past twenty years since the signing of the Good Friday Agreement in 1998. Truth and Reconciliation initiatives have nonetheless emerged, albeit within a relatively informal framework. In the absence of a regionally accepted narrative, multiple, pluralized understandings of the terms ‘truth’ and ‘reconciliation’ have emerged (Hamber and Kelly 2005). Even though the lack of an authoritative legal framework is certainly debilitating, the possibility of local ownership of truth and reconciliation is an interesting element which must be underlined, and so is the diversity of reconciliation practices.

The organisers of this workshop therefore wish to consider the plurality of understandings and practices of the two concepts that have been developed in societies emerging from conflict and/or violence.

Among many possible topics, prospective speakers may analyse the concept and practice of truth telling. They may question whether truth has been a facilitating factor to achieve reconciliation or an impediment. Speakers may also analyse representations of reconciliation in works of fiction and how these may be considered as a factor of reconciliation. Another possible perspective may be to examine the various meanings assigned to the word ‘reconciliation’ in the different communities where such initiatives have been implemented. How may conflicting interests or views be reconciled? One may also wonder about the influence of historical factors, and assess how the accounts of those seeking reconciliation have evolved over time. An analysis of past initiatives will also be relevant. Finally, a distinction between nationally and locally devised initiatives may be made to better assess the policies implemented, their sustainability, and their impact on the local communities.

This is a cross-disciplinary workshop and submissions by researchers in Humanities or Political and Social Sciences will be welcome. There will be no restrictions as to the geographical area covered.

Proposals may focus on but are not restricted to the following topics:

  • Multiple meanings and practices of ‘reconciliation’
  • Reconciliation initiatives within formal Truth and Reconciliation frameworks
  • Reconciliation initiatives in the absence of formal frameworks
  • Locally devised initiatives
  • Cross-border reconciliation ; transnational reconciliation
  • Historical study of pre-existing reconciliation initiatives
  • The importance of testimonies in the process of reconciliation and reconstruction;
  • The archiving process of the testimonies and the questions raised by this process;
  • Multiple meanings of ‘truth’ / of ‘telling the truth’
  • Different ways of ‘telling the truth’ and their impact ;
  • The function of storytelling (fiction, autobiographical fiction, memoirs) under various forms (texts, films, audio-visual material, graphic novels, music, songs, etc.) in reconciling or bridging cultures;
  • Creativity as a means to shift from victimhood to agency.

 

Contributions will be either in French or in English.

The deadline for proposals is June 22 2018.

Proposals (title and abstract 200 to 250 words) may be submitted to Joana Etchart and Franck Miroux

joana.etchart@univ-pau.fr

franck.miroux@univ-pau.fr