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Formes d'écritures des savoirs (Paris)

Formes d'écritures des savoirs (Paris)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Adeline Sanchez et Erika Hernandez)

« Formes d’écritures des savoirs »
Journée d’études du Vendredi 12 mai 2017


Atelier de stylistique Styl’lab
STIH (Sens, Texte, Informatique, Histoire) EA 4509

Organisatrices : Erika Hernandez et Adeline Sanchez
Co-organisateurs : Oleg Averyanov et Flore Picard

Cette journée d’étude sera l’occasion d’échanger et débattre autour de l’écriture des savoirs sous toutes ses formes. Nous recherchons une multiplicité des approches, qu’elles soient historiques, stylistiques ou encore linguistiques. Qu’est-ce que l’écriture des savoirs ? Comment s’articule savoir scientifique et savoir pratique ? Qu’est-ce que l’écrit scientifique au Moyen Âge, à l’âge classique et de nos jours ? L’écriture du savoir est soumise à des règles et des contraintes, pérennisées à travers les textes, mais aussi en constante mutation, suivant les mouvements d’évolution des sciences elles-mêmes. Ces écrits, relais d’une représentation du monde, dépendent aussi du contexte social, économique et/ou politique dans lequel ils se réalisent. Peut-on parler d’un style scientifique ? À l’inverse, quelle est la place de la science et des savoirs dans l’écriture littéraire ? Par des approches théoriques ou des études de cas, on cherchera à aborder les différentes formes de l’écrit scientifique, à travers le temps et la société, en répondant à ces questions :

Du Moyen Âge au XVIème siècle : Entre héritage et redécouverte, quelles sont les formes d’écritures des savoirs ? Parle-t-on d’un style propre à une discipline, à un auteur ou à un lectorat ? Que nous apprennent ces formes sur la conception de la science et la transmission des savoirs ? Y a-t-il émergence de nouvelles formes d’écritures des sciences ou une pérennité des formes ? Les auteurs s’émancipent-ils de leurs modèles ? Le XVIème siècle pérennise-t-il les pratiques médiévales ou bien propose-t-il de nouvelles modalités d’exposition du savoir, d’écriture et de mise en page, en rompant plus ou moins nettement avec les pratiques antérieures ?

Du XVIIème au XVIIIème siècles : Quel est le rôle et le fonctionnement de la philosophie en tant que discours et raisonnement, entre le monde scientifique rationnel et le monde de la fiction littéraire ? Comment donne-t-on corps à l’expérience ? En quoi les textes de sciences humaines diffèrent-ils des textes de sciences exactes : grammaires, remarqueurs, etc. ? Quelles sont les manifestations de l’écrit scientifique en dehors des milieux académiques ? Le bon usage est-il un critère de style scientifique ? Comment concilier la clarté de l’expression préconisée à l’opacité effective de certains textes ? Avec l’émergence des dictionnaires, quels sont les enjeux de la définition ?

Du XIXème siècle à aujourd’hui : la stylistique est-elle à même de circonscrire des traits distinctifs du texte scientifique et du texte littéraire, suite à la redéfinition des lignes de partage entre les champs disciplinaires ? Depuis plusieurs décennies, la poétique s’est principalement concentrée sur la littérarité : mais peut-on dépasser, et de quelle manière, l’idée encore tenace selon laquelle le « langage des savants » se situe au degré zéro du style (J. Cohen) ? À l’inverse, est-il possible de parler d’un degré de scientificité dans l’écriture ? Y a-t-il une littérarité dans les textes savants et comment se manifeste-t-elle ? Quelle est la pertinence de la notion de genre dans l’écriture scientifique ? Comment la littérature intègre-t-elle les savoirs positifs ? Quelles formes prennent les interactions entre savoirs et poétiques : rivalité ? incorporation ? détournement ?

Aujourd’hui : Comment transmet-on le savoir scientifique de nos jours, entre chercheurs ou au grand public ? Quels sont les règles et les principes de cette transmission ? Publications scientifiques et ouvrages de vulgarisation s’élaborent-ils de la même manière ? Écrit-on les sciences différemment selon la discipline (sciences exactes ou humaines) ou selon le format (article, monographie, grammaire ou encore œuvres littéraires de vulgarisation) ?

***

Chaque communication durera 20 minutes, suivie de 10 minutes de discussion. Les propositions d’intervention doivent faire mention de votre université d’affiliation et de vos coordonnées, et doivent s’accompagner d’un résumé de 1000 mots tout au plus, auquel peuvent s’ajouter une bibliographie et des annexes.

Langues de communication : français et anglais.

Elles sont à envoyer aux adresses suivantes avant le 28 Février 2017 :
Erika Hernandez : erikaninahernandez@gmail.com
Adeline Sanchez : adeline.sanchez.gigon@gmail.com

Références :

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Denis Delphine (dir.), L’obscurité : Langage et herméneutique sous l’Ancien Régime, Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant, 2007.
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Hallyn Fernand, Les structures rhétoriques de la science. De Kepler à Maxwell, Seuil, Paris, 2004.
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Macé Marielle, “Figures du savoir et tempo de l’essai”, Études littéraires, volume 37, numéro 1, automne 2005, pp. 33-48.
Marchal Hugues, « L’ambassadeur révoqué : poésie scientifique et popularisation des savoirs au XIXe siècle », Romantisme, 2/2009 (n° 144), pp. 25-37.
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Roald Hoffman, « On poetry and the language of science », Daedalus, vol CXXXI n°2, 2002, pp. 137-140.
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Thomas Kuhn, The Structure of Scientific Revolution, Paris, Flammarion, 1983.
Vaillant Alain (dir.), Écrire/savoir : littérature et connaissance à l’époque moderne, Saint-Étienne, Printer, 1996.
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