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L’imaginaire au carrefour des disciplines (Oran)

L’imaginaire au carrefour des disciplines (Oran)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Abdelkader SAYAD)

L’imaginaire au carrefour des disciplines : territoires,  conceptualisations, et enjeux épistémologiques.

Colloque international

Les 03 et 04 mai 2017, Université Oran 2 - Mohamed Ben Ahmed

 

Il va sans dire que la notion d’imaginaire s’est accaparée, depuis plusieurs années déjà, une place incontestée dans le champ des sciences humaines et sociales. Cette présence se veut naturelle, de droit, car l’imaginaire constitue la quintessence de l’activité créative humaine et le soubassement des sociétés modernes, dont les traces les plus palpables se trouvent au niveau des Arts et de la Littérature, mais suscite en même temps quelques questions relatives à sa véritable place dans ces disciplines : quelles conceptions a-t-on donné à cette notion ? Constitue-t-elle un simple objet d’analyse ou l’objectif ultime de toutes les études portant sur l’homme, dans son individualité ou en tant qu’être social ?  Ces interrogations et bien d’autres sont légitimes si on prend en considération les différents sens qu’on lui prête et les méthodologies censées l’aborder : il est communément admis que la notion d’imaginaire se prête difficilement à une seule définition tant ses acceptions et les phénomènes qu’elle recouvre se sont multipliés au siècle dernier, marqué par des évolutions majeures dans toutes les disciplines. En effet, l’une des définitions les plus répandues dans les recherches actuelles considère que l’imaginaire « est un mot d’usage et de destination incertains : placé à mi-chemin du concept et de la sensation, il désigne moins une fonction de l’esprit qu’un espace d’échange et de virtualité. »[1] Cette définition présuppose que l’imaginaire, au-delà de sa dimension individuelle, vise la construction d’un espace virtuel collectif, ayant toutes sortes d’impacts sur notre vie réelle.

Plusieurs disciplines se sont penchées de près sur les manifestations de l’imaginaire et son esthétique, ainsi que sur les outils de son analyse. Contrairement à certaines représentations qui se sont incrustées dans les milieux universitaires, l’imaginaire n’est pas le « propre des littéraires ». Cette notion a retrouvé ses lettres de noblesse grâce surtout à l’anthropologie, en particulier grâce aux travaux de Gilbert Durand[2], qui s’est lui-même beaucoup inspiré des travaux de ses maîtres de pensée, Gaston Bachelard et Carl Gustav Jung. Pour G. Durand l’imaginaire est aussi important que la raison car il la précède et la conditionne, et ce, contrairement aux conceptions admises en Occident depuis Socrate et Aristote. Explorer l’imaginaire, c’est dégager et systématiser les formes invariantes, les images qui, contrairement aux apparences, ont tendance à se consteller selon des archétypes. Dans le domaine de la sociologie, de plus en plus d’études s’intéressent aux croyances et représentations collectives et à leurs impacts sur les mouvements collectifs, de prévoir et d’analyser les « grands changements sociétaux »[3] en partant de faits anodins, relevant de notre vécu quotidien. L’imaginaire linguistique, notion établie par Anne Marie Houdebine[4], est issu d’un rapprochement avec le domaine de la sociolinguistique. Elle vise à mesurer le rôle des représentations et attitudes linguistiques des locuteurs dans l’évaluation de leur langue et l’établissement d’une norme subjective. Les sciences de l’information et de la communication ont beaucoup contribué à éclaircir les différentes facettes de cette notion en consacrant beaucoup d’études au « sacré » [5], ou encore aux « imaginaire (s) des technologies d’information et de communication ».

Devant une telle multiplicité des usages et des implications de cette notion, il serait intéressant de faire le point sur les recherches actuelles dans ce domaine, afin de souligner le caractère à la fois interdisciplinaire et évolutif de cette notion. Lieu de « l’entre-savoir », l’imaginaire devient ainsi un carrefour des disciplines.

Plusieurs axes peuvent être abordés :

  • Imaginaire et interdisciplinarité.
  • Imaginaire du sacré et du religieux.
  • Imaginaire et culture.
  • Imaginaire et représentations linguistiques.
  • L’imaginaire artistique et littéraire.
  • Imaginaire et discours identitaires politiques et médiatiques

 

Ce colloque se propose de reconsidérer la place de cette notion pour le moins complexe d’imaginaire, en la confrontant aux nouvelles donnes culturelles, sociales et économiques qui marquent ce siècle, en particulier dans les pays du sud. En effet, et même si elle parait de prime abord insaisissable, cette notion laisse des traces dans les différentes productions artistique et culturelle, et se trouve souvent véhiculée par les médias sous diverses formes et en vue de diverses finalités.

Les Propositions de communication doivent être envoyées avant le 19 mars 2017 à l’adresse suivante : labo3lcha@aol.fr

Calendrier :

 

Date limite de réception des propositions : 19 mars 2017

Date de notification de la décision du comité scientifique : fin mars 2017

Dates du colloque :

Lieu : Université d’Oran 2 – Mohamed BEN AHMED

 

Présidents du colloque :

Pr Belkacem BELMEKKI – Université Oran 2

Dr Abdelkader SAYAD – Université de Mostaganem

 

Comité scientifique :

Pr Belkacem BELMEKKI (Université d’Oran 2)

Pr Michel NAUMANN (Université de Cergy Pontoise – France)

Dr. Hanane EL BACHIR (Université d’Oran 2)

Dr. Dennis LAUMANN (Université de Memphis– USA)

Dr Abdelkader SAYAD (Université de Mostaganem)

Dr Amina MAGHNI (Université d’Oran 2)

Dr Khalida TOUIL (Université d’Oran 2)

Dr Kevin J. HALES (Université de Tennessee-Knoxville)

 

 

 

[1] G. Quinsat, « La création littéraire. L’imaginaire et l’écriture », in Encyclopaedia Universalis, Symposium, Les enjeux, 1990

[2] Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, Paris, Dunod (1re édition Paris, P.U.F., 1960).

[3] Valentina Grassi, Introduction à la sociologie de l’imaginaire, ERES, Collection : Sociologie de l'imaginaire et du quotidien, 2005.

[4]  Houdebine-Gravaud A.-M. (éd.), L’imaginaire linguistique, 2002, Paris, L’Harmattan.

[5] On peut citer, à titre indicatif, un numéro très intéressant de la revue Questions de communication (23/2013), consacré aux « Figures du sacré », sous la direction de Jean-Jacques Boutaud et Stéphane Dufour.