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Appels à contributions
La photographie, un art révolutionnaire ? 

La photographie, un art révolutionnaire ?

Publié le par Marc Escola (Source : ARIP)

« La photographie, un art révolutionnaire ? »

Cette année 2018 est marquée par le cinquantenaire de Mai 1968. Si sa commémoration a fait débat dans les instances politiques et gouvernementales, les institutions culturelles ont, elles, largement fait le choix d’explorer ce moment de l’histoire du siècle dernier, comme en témoigne le grand nombre d’expositions qui seront consacrées à l’événement. Dans ces accrochages, la photographie est un médium privilégié, voire hégémonique. Pourvoyeuse d’images d’actualité, d’icônes historiques ou de modèles esthétiques, la photographie a produit l’essentiel des représentations des révoltes qui ont secoué la France en 1968. Au-delà du fait que l’image d’actualité est alors largement prise en charge par le médium, l’exposition Soulèvements de Georges Didi-Huberman, suggérait une connivence entre le médium et le sujet de l’exposition, qui semble aller au-delà du rapport d’une technologie à son temps.

Les Cahiers de l’ARIP proposent donc d’accompagner cette actualité culturelle et politique en élargissant la réflexion, non seulement à cette période de 1968, mais plus généralement aux rapports que le médium a pu avoir avec les révolutions tant dans son usage et ses représentations que dans les théories qui ont accompagné son émergence, sa légitimation ou sa critique. L’ouverture géographique et historique de ce dossier est volontairement large, car la sémantique révolutionnaire semble avoir accompagné l’histoire de la photographie, de son acte de naissance comme révolution technologique, à sa critique comme objet antirévolutionnaire, capitaliste et bourgeois par des penseurs comme Allan Sekula ou Walter Benjamin.

La photographie sera considérée aussi bien dans ses fonctions documentaires ou non documentaires, dans ses pratiques artistiques, journalistiques, ou vernaculaires, dans ses procédés et ses technologies et ses réceptions. Nous nous intéresserons aux représentations ainsi qu’à la matérialité, à la technique, au vocabulaire, aux discours qui ont associé l’acte révolutionnaire au médium. Comment cette rencontre devient-elle la source d’un champ d’usages de la photographie au point de la définir en partie ou en entier ? Peut-on considérer que le médium est un art révolutionnaire ?

Les axes de réflexions suivants sans être exhaustifs sont envisagés :

Photographier la révolution : Quel régime visuel spécifique la photographie amène-t-elle à la révolution ?  Comment la photographie participe-t-elle à créer un répertoire formel des attitudes révolutionnaires ? En quoi s’inscrit-elle dans l’histoire de la représentation de la révolution et de ses images emblématiques ? Quels corpus et quels acteurs entrent en jeu dans le rapport de la photographie à la révolution ?

Révolutions historiques / révolutions techniques : Comment le médium photographique a-t-il participé à un bouleversement de la perception visuelle et de la production des images ? Quelle peut-être la relation entre révolution technique et révolution politique ?

Théories politiques et photographies : Comment la photographie, perçue comme un « art pour tous » s’est-elle fait le relais d’une révolution démocratique ? Comment certains théoriciens en sont-ils venus à percevoir l’outil photographique comme un médium antirévolutionnaire, car lié à la conservation de l’ordre bourgeois ? Est-il encore possible aujourd’hui de révolutionner les théories de la photographie ?

Appel à contributions à destination des jeunes chercheur·se·s

 

Date limite d’envoi : vendredi 2 mars 2018

Format des propositions : une page de 2000 signes maximum

À : contribution.arip@gmail.com

Les candidats devront joindre à leur proposition un curriculum vitae.

 

Le carnet de recherche Les Cahiers de l’ARIP est le lieu où s’approfondissent les questionnements pris est charge par l’association. Ainsi est-il voué à accueillir différentes approches méthodologiques et disciplinaires susceptibles d’enrichir notre compréhension de l’image photographique. L’ARIP ouvre ses pages à tous les chercheurs et chercheuses concernés par l’histoire, les usages et les théories de la photographie. Leur contribution pourra, en premier lieu, prendre la forme de comptes rendus de visites ou de lectures. D’autre part, ils seront périodiquement invités à soumettre des articles de fond en réponse à des appels à communications. Après anonymisation et relecture attentive par deux membres de notre comité, les textes retenus seront publiés sous forme de dossiers thématiques introduits par un édito. La parution d’articles non inédits est soumise à l’avis des rédacteurs et au respect par l’auteur des conditions définies par la première structure de publication.