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La poétique en débat: théories et analyses (Abidjan)

La poétique en débat: théories et analyses (Abidjan)

Publié le par Marc Escola (Source : N'Guettia Martin KOUADIO)

Journée d’étude organisée par le CRELIS

La Poétique en débat : théories et analyses

 

Porteur du projet : Prof. KOUADIO Kobenan N’Guettia M.

Date : 16 septembre 2017

Lieu : Université Félix Houphouët Boigny (GRTO)

Heure : de 8H30 à 17 H

 

Les propositions de communication sont à envoyer aux adresses suivantes : revuecrelis@gmail.com et kobenanguett@yahoo.fr au plus tard le 31 août 2017.

 

La notion de poétique est intimement liée à Aristote. Il en est le fondateur. Le terme dérive du radical poiein et veut dire « faire, construire, composer ». Le poète (en grec poièites) signifie, selon Jean-Michel Gouvard, « celui qui fait, celui qui compose » et « la poésie (poièisis) l’art de la composition. [1]».

A ses débuts, la poétique était descriptive et analytique. Elle visait à l’étude des règles inhérentes à l’épopée, à la poésie tragique, à la comédie et à l’art du dithyrambe ; toutes ces règles étant gouvernées par la mimèsis[2].

Érigée en science au XXe siècle, la poétique se décline en deux versants. Le premier versant, aux dires de Jean-Michel Gouvard :

 « (…) doit définir le discours littéraire par rapport aux autres types de discours, se donnant ainsi un objet de connaissance, produit d’un travail théorique et, partant, décalé des faits d’observation. La réponse à cette question sera à la fois point de départ et point d’arrivée : tout, dans le travail du « poéticien », doit contribuer à son élucidation par définition jamais achevée. [3]»

Selon Todorov et Ducrot, le second versant :

« (…) doit fournir (…) des instruments pour la description d’un texte littéraire : distinguer les niveaux de sens, identifier les unités qui les constituent, décrire les relations auxquelles celles-ci participent. A l’aide de ces catégories premières, on abordera l’étude de certaines configurations plus ou moins stables de catégories, autrement dit l’étude des types, ou des genres (…) celle aussi des lois de succession, c’est-à-dire l’histoire de la littérature [4]».

Sur ces bases, les formalistes et les structuralistes se lanceront à la recherche de la spécificité de l’œuvre littéraire : il s’agit, dès lors, d’appréhender la littérarité. A ce propos, l’affirmation de Jakobson est demeurée dans les annales de la poétique :

« Instituant la poétique en discipline autonome dont la littérature en tant que telle est l’objet, on postule l’autonomie de cet objet : si celle-ci n’était pas suffisante, elle ne permettrait pas d’établir la spécificité de la poétique. Jakobson jetait en 1919 cette formule devenue célèbre : « l’objet de la science littéraire n’est pas la littérature mais la littérarité, c’est-à-dire ce qui fait d’une œuvre donnée une œuvre littéraire. »  Ce sont les aspects spécifiquement littéraires de la littérature, ceux qu’elle est la seule à posséder, qui forment l’objet de la poétique. L’autonomie de la poétique est suspendue à celle de la littérature[5] ».

Par ailleurs, la poétique s’applique à l’histoire littéraire. Selon Tynianov : il s’agit de « l’étude de la genèse des phénomènes littéraires et l’étude de la variabilité littéraire, c’est-à-dire de l’évolution de la série »[6].

Obéissant à son étymologie qui est de composer ou de faire, la poétique s’appréhende, en outre, comme une technè, c’est-à-dire une technique qui débouche sur l’élaboration d’un art particulier.

Enfin, la poétique aura pour tâche d’étudier comment un phénomène littéraire est né et elle s’attachera à expliquer les liens de causalité existant entre plusieurs phénomènes : elle intègre l’histoire littéraire.

Face à l’évolution et aux acceptions multiples de la notion de poétique, il serait intéressant d’interroger son étymologie, son histoire, ses déclinaisons dans le temps et dans l’espace. De ce qui précède, cette journée d’étude organisée par le CRELIS s’articulera autour des axes (non exhaustifs) suivants :

  • De la poétique : théorie interne et externe de la littérature
  • La poétique formaliste
  • La poétique structuraliste
  • La poétique néo-structuraliste
  • Les arts poétiques
  • La socio-poétique
  • Poétique et sémiotique
  • Poétique et stylistique
  • Poétique et rhétorique
  • Poétique et génétique
  • Poétique et histoire littéraire

 

NB :

Les propositions de communication sont à envoyer aux adresses suivantes au plus tard le jeudi 31 août 2017 : revuecrelis@gmail.com ; kobenanguett@yahoo.fr Date de tombée des communications : dimanche 10 septembre 2017 (celles-ci ne devront pas excéder 20 pages, Police 12, Times New Roman, interligne 1,5.

 

[1] Jean Michel Gouvard, L’Analyse de la poésie, Paris, PUF, 2001 (QSJ), p. 6.

[2] Entendu comme l’art de la représentation.

[3] Tzvetan Todorov et Oswald Ducrot, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Paris, Seuil, 1974, p. 106-107.

[4] Id., ibid., p. 107.

[5] Id. Ibid. p. 106.

[6] Tzvetan Todorov et Oswald Ducrot, op. cit., p. 92.

  • Responsable :
    CRELIS
  • Adresse :
    Université Félix Houphouët Boigny (GRTO)