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Les Noces de Philologie et de Guillaume Budé : l’œuvre de Guillaume Budé au prisme du savoir humaniste cinq siècles et demi après sa naissance (Paris)

Les Noces de Philologie et de Guillaume Budé : l’œuvre de Guillaume Budé au prisme du savoir humaniste cinq siècles et demi après sa naissance (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Romain Menini)

APPEL À COMMUNICATIONS

Colloque international

Les Noces de Philologie et de Guillaume Budé

L’œuvre de Guillaume Budé au prisme du savoir humaniste

cinq siècles et demi après sa naissance

Paris, 3-5 mai 2018

Au cours de son existence bien remplie, Guillaume Budé (1468-1540) a conçu, publié, augmenté nombre d’œuvres dont la valeur littéraire et la portée scientifique ont profondément marqué son époque et la postérité, à l’égal de son contemporain Érasme. Or les productions de Budé sont connues de façon inégale, demeurent parfois peu étudiées, non traduites, dépourvues d’éditions modernes, malgré un regain d’intérêt qui s’est déployé tout au long du xxe siècle comme en ce début du xxie. Le colloque « Les Noces de Philologie et de Guillaume Budé » a pour ambition de revenir, à la lumière des recherches les plus récentes, sur les différentes facettes d’une œuvre polycentrique, allant de l’essai historique novateur qu’est le De Asse et partibus eius à l’épistolographie humaniste en grec et latin, des traductions de textes grecs en latin (de Plutarque à Basile de Césarée) à la lexicographie grecque (Commentarii linguæ Græcæ), de l’exégèse des sources du droit romain (Annotationes in Pandectas) aux recommandations politiques de l’« Institution du prince », en passant par les considérations morales et religieuses confiées tour à tour aux lettres, aux digressions et à deux traités indépendants, De Transitu hellenismi ad christianismum et De Contemptu rerum fortuitarum.

À travers l’analyse de ce corpus multiforme, il s’agit en premier lieu de retracer les différentes sources de Budé, intellectuelles et matérielles, filtrées par sa formation hybride de juriste humaniste au sein des cénacles de l’humanisme parisien, depuis le cercle d’hellénistes alimenté par Georges Hermonyme de Sparte, puis par Janus Lascaris, et le groupe de savants réuni autour de Jacques Lefèvre d’Étaples, jusqu’aux premiers lecteurs du roi et aux imprimeurs humanistes de la génération de Robert Estienne, sans oublier sa riche expérience à la cour. Il importe également de bien comprendre les méthodes de travail d’un atelier si surprenant, ce dont la documentation existante fournit d’intéressants échantillons en termes de cahiers autographes, d’annotations marginales, de réécritures diverses. Le style budéen pourrait aussi faire l’objet de nouvelles investigations : comment définir et caractériser la latinité si singulière du prosateur ? Avons-nous mesuré toutes les implications de son recours — et de son amour — pour la langue grecque ? Y aurait-il une manière philologique propre à l’auteur du De Asse, prompt à mettre en œuvre les savoirs antiques ? On n’oubliera pas que Budé le latiniste prit aussi sa part à l’illustration de la langue française, que ce soit avec l’ « Institution du Prince » ou avec l’ « Epitome » du De Asse.

À la convergence de plusieurs disciplines, nous nous proposons d’identifier les parcours que Guillaume Budé a tracés, cerner les passerelles entre les différents noyaux de son écriture, reconstituer l’unité intellectuelle de son œuvre à une époque où la diffusion du patrimoine écrit de l’Antiquité achevait sa première grande saison et ouvrait l’époque des études philologiques spécialisées.

Les propositions, d’un volume de 2000 caractères au plus, sont à adresser à l’un des organisateurs

au plus tard le 3 mai 2017, assorties d’une brève présentation bio-bibliographique.

Organisation : Christine Bénévent, EnC, Paris (christine.benevent@enc-sorbonne.fr) ; Romain Menini, Univ. Paris-Est Marne-la-Vallée (romain.menini@hotmail.fr) ; Luigi-Alberto Sanchi, Cnrs-I.H.D., Paris (luigi-alberto.sanchi@u-paris2.fr)