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Les nouvelles formes d’écriture (inclusive, langage épicène, accord féminin-masculin)

Les nouvelles formes d’écriture (inclusive, langage épicène, accord féminin-masculin)

Publié le par Marc Escola (Source : Machteld Meulleman)

Les nouvelles formes d’écriture (inclusive, langage épicène, accord féminin-masculin)

Les mots ne sont pas les choses mais les mots font en un sens les choses. Ainsi la règle selon laquelle le masculin l'emporte sur le féminin instituée au XVIIe siècle et selon laquelle on devrait dire "les femmes et le lustre sont beaux" a contribué à renforcer la domination masculine au sein de la langue même. Pourtant il n'en a pas toujours été ainsi, comme l'a montré Eliane Viennot dans ses travaux sur la règle de l'accord ou sur les noms féminins désignant des activités prestigieuses, comme philosophesse, médecine, autrice, peintresse, etc., qui ont été condamnés par les auteurs de grammaires et de dictionnaires. Quatre siècles après, où en est-on ? La prise de conscience qu'il faut démasculiniser la langue est en train de s'opérer : 75% des Français.e.s sont pour l'écriture égalitaire au sens large (recours aux termes féminins ou épicènes, à la double flexion, aux abréviations), d'après l'institut de sondage Harris-interactive (enquête rendue publique en décembre 2017). 314 enseignant·es ont annoncé ne plus enseigner que « le masculin l’emporte sur le féminin »  (Manifeste du 7 novembre). Des néologismes sont proposés ici et là (iels, toustes, ceuses…) et de fait, ces nouvelles formes d'écriture se multiplient dans les journaux, les courriels, les messages intranet des entreprises et des institutions. Le numéro 10 de la Revue Savoirs en Prisme propose de réfléchir sur les nouvelles formes d'écriture et leurs enjeux politiques, philosophiques, esthétiques et linguistiques. Ces réflexions pourront se déployer selon un axe historique : histoire de la langue, de la grammaire, des usages ; selon un axe philosophique et politique : comment faire pour qu'une écriture soit le véhicule d'une égalité de genre ? dans une langue peut-on penser une écriture égalitaire ? ; selon un axe esthétique : comment faire pour que les nouvelles formes d'écriture gagnent en élégance ? ; enfin selon un axe de linguistique comparée : si la langue française est marquée par l'usage de deux genres, que se passe-t-il dans les autres langues où cette opposition n'existe pas forcément ou qui peuvent parfois recourir à des formes neutralisées ? Puis, à l'intérieur d'une langue donnée, les usages sont-ils les mêmes à travers les genres discursifs ?

Les propositions d’articles (une quinzaine de lignes maximum) devront préciser l’axe (ou les axes) au(x)quel(s) elles se rattachent et seront assorties d’une courte notice biographique incluant l’affiliation et l’adresse électronique. Elles sont à envoyer à l’adresse suivante avant le 15 septembre 2018 : savoirsenprisme@univ-reims.fr

• Langues acceptées : français, anglais, allemand, espagnol, portugais.

• Échéancier pour la rédaction de l’article proprement dit :

  • longueur du texte : 50.000 signes maximum (notes et espaces compris)
  • réponse du comité de rédaction : 15 juillet 2018
  • remise du texte : 30 novembre 2018
  • retour des expertises anonymes : courant mars 2019
  • automne 2019 : parution du numéro 10 de la revue en ligne Savoirs en Prisme