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Machiner la poésie (sur les lectures appareillées)

Machiner la poésie (sur les lectures appareillées)

Publié le par Emilien Sermier (Source : Anne-Sophie Bories)

(English version below)

Le colloque International "MACHINER LA POESIE (Sur les lectures appareillées)"

se tiendra à Bâle les 5-6-7 octobre 2017.

 

Conférences plénières confirmées :

Franco Moretti (Literarylab, Stanford University)

Valérie Beaudouin (Telecom ParisTech – UMR I3)

 

 Organisateurs :

Anne-Sophie Bories (Université de Bâle)

Hugues Marchal (Université de Bâle)

Gérald Purnelle (Université de Liège)

 

Appel à communications :

En 1917, commentant l’essor des nouveaux media, Apollinaire exhortait à « machiner la poésie comme on a machiné le monde ». Cent ans plus tard, la riche métaphore de ce slogan revêt une acuité croissante au regard du surgissement des nouvelles technologies dans les études littéraires. Quel rôle les machines ont-elles pris dans la lecture des textes ? Que nous apprennent-elles sur la mécanique poétique ? Quelles machinations et quelles machineries développons-nous et avec quels résultats ?

 

Nous produisons des appareillages informatiques ou statistiques de toute sorte pour décrire et analyser mètre, style et poéticité. Nous leur confions une partie de nos recherches pour gagner en vitesse et/ou en puissance, échapper aux limites physiques de ce que notre esprit peut traiter, envisager différemment les questions habituelles et en faire émerger de nouvelles que les lectures traditionnelles ne permettaient pas. Les analyses statistiques, l’exploration de corpus numérisés, les recensements divers, éclairent la littérature et fournissent à l’interprétation des preuves matérielles dont elle a longtemps dû se passer, mais posent à leur tour des défis herméneutiques.

 

Appliquer des procédés mécaniques à la lecture des textes, c’est poser la question du poétique. Réside-t-il dans la somme mesurable de procédés ingénieusement agencés, ou bien échappe-t-il aux tentatives de normalisation ? Les machines à lire, en permettant une vision à distance, mesurent des phénomènes que la lecture naturelle ne permet pas de détecter, et interrogent le rôle des traits invisibles ainsi décelés dans notre perception de lecteurs. Quel contrôle le créateur exerce-t-il sur eux ? Ce que Jacobson appelle la fonction poétique a pour élément central des traits linguistiques objectivables, mais son efficacité est-elle pour autant réductible à celle d’une machine dont on peut démonter rouages et ressorts ? 

 

Enfin, la machine représente une certaine déshumanisation des processus dans lesquels elle nous remplace, et symétriquement, nous en adoptons volontiers une perception anthropomorphique. Son emploi interroge l’utilité et la légitimité de procéder à des lectures « non-humaines » pour interroger un matériau par nature « humain ». Le spécialiste de littérature, dont l’objet n’est pas un phénomène naturel, est-il soumis à l’obligation de preuve, ou peut-il se contenter d’intuitions ? Comment articuler « lectures » appareillées et autres plus traditionnelles de la poésie.

 

Nous souhaitons réunir pour ce colloque des chercheurs désireux d’exposer les outils informatiques ou statistiques qu’ils développent pour poser des questions de poétique, de métrique et de stylistique. Les appareils n’ayant pas apporté les résultats espérés, pourvu que leur échec nourrisse une réflexion intéressante, sont aussi les bienvenus.

 

Des sujets d’exploration possibles incluent mais ne sont nullement limités à : 

  • analyse métrique ;
  • stylométrie ;
  • fait poétique et outils informatiques ;
  • « distant reading » et lecture littéraire ;
  • interprétation assistée par les nouvelles technologies ;
  • représentations visuelles de la poésie ;
  • histoire des machines à lire la poésie et éléments de perspective;
  • possibilités de symbiose entre lecteur humain et appareil non-humain.

 

Nous attendons des propositions de communication portant sur des textes poétiques versifiés ou non, ou même des textes extérieurs au genre poétique pourvu que des machines soient mises au point pour en explorer la poétique. Les communications de 25 minutes pourront porter sur des corpus de toute époque et de toute langue, mais devront être données en français ou en anglais.

Les propositions (300 mots) sont à envoyer au plus tard le 1er mars 2017 à :

Anne-Sophie Bories (a.bories@unibas.ch), Gérald Purnelle (Gerald.Purnelle@ulg.ac.be), Hugues Marchal (hugues.marchal@unibas.ch)

 

Comité Scientifique :

Camille Bloomfield (Équipe Pléiade, Université Paris 13)

Benoît de Cornulier (Université de Nantes)

Elena González-Blanco García (UNED, Madrid)

Véronique Magri (Université de Nice-Sofia Antipolis)

Véronique Montémont (Université de Lorraine – ATILF)

Manuela Rossini (Université de Bâle)

Christof Schöch (Université de Würzburg)

Numa Vittoz (Université de Zurich)

 

 

 

The international conference "PLOTTING POETRY (On Mechanically-enhanced Reading)" will be held in Basel on 5-6-7 October, 2017.

 

 Confirmed plenary speakers:

Franco Moretti (Stanford Literary Lab)

Valérie Beaudouin (Telecom-Paris-Tech)

 

Organisers:

Anne-Sophie Bories (Basel University)

Hugues Marchal (Basel University)

Gérald Purnelle (Liège University)

 

Call for papers:

In 1917, commenting on the rise of new media, Apollinaire urged for “plotting/mechanising (“machiner”) poetry as has been done for the world”. A century later, the slogan’s rich metaphor is made all the sharper with the new technologies’ emergence in literary studies. What role have machines taken up in text reading? What do they teach us about the mechanics of poetry? What mechanical and strategic devices are we developing, with what results?

 

 We are producing all sorts of computing and statistical apparatuses to describe and analyse metre, style and poeticity. We entrust them with part of our research to gain in speed and/or power, escape the physical boundaries of what our mind can embrace, rethink the usual questions and address new ones previously out of reach of traditional readings. Statistical analyses, digital corpuses, miscellaneous inventories shed light upon literature and provide our interpretations with the physical evidence they had to do without so far, but they in turn raise hermeneutic challenges.

 

 To apply mechanical processes to the reading of texts is to raise the question of poeticity. Is it to be found in the measurable sum of artfully assembled processes, or does it escape normalisation efforts? Reading machines, by allowing a distant vision, measure phenomena that a natural reading would not detect, thus questioning the role of such invisible features in readers’ perception. Jacobson’s poetic function has objective linguistic features at its centre, but shall its efficiency be reduced to that of a machine, with levers and pulleys we can take apart?

 

 Finally, the machine carries some notion of dehumanisation of the processes where it replaces us, and symmetrically, we readily adopt an anthropomorphic perception of it. Its use questions the usefulness and legitimacy of adopting “non-human” readings to access a fundamentally “human” material. Must the literary scholar, whose object is not a natural phenomenon, meet the burden of proof, or can one rely on intuitions? How shall mechanically enhanced “readings” and more traditional ones be linked together?

 

 We are keen to gather scholars wishing to show computing or statistical tools they develop to raise questions in poetics, metrics, and stylistics. Devices that did not yield the expected results, provided their shortcomings provide an interesting insight, are welcome too.

 

 Possible themes could include, but are not limited to:

  • metrical analysis;
  • stylometry;
  • poeticity and computer tools;
  • “distant reading” and literary reading;
  • computer-assisted interpretation;
  • visual representations of poetry;
  • History of reading machines and perspectives;
  • possibility of symbiosis between human reader and non-human apparatus.

 

 We welcome abstracts for papers about poetic texts, versified or not, or even texts outside the poetry genre provided that machines are being used to explore their poeticity. Papers of 25 minutes may bear on corpora from any time and in any language, but shall be delivered in English or French.

Abstract (300 words) are to be sent no later than 1st March 2017 to: Anne-Sophie Bories (a.bories@unibas.ch), Gérald Purnelle (Gerald.Purnelle@ulg.ac.be), Hugues Marchal (hugues.marchal@unibas.ch)

 

Scientific Committee:

Camille Bloomfield (Équipe Pléiade, Université Paris 13)

Benoît de Cornulier (Université de Nantes)

Elena González-Blanco García (UNED, Madrid)

Véronique Magri (Université de Nice-Sofia Antipolis)

Véronique Montémont (Université de Lorraine – ATILF)

Manuela Rossini (Universität Basel)

Christof Schöch (Universität Würzburg)