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Mutation des mythes : mythocritique des fictions médiatiques (XIXe-XXIe siècles)

Mutation des mythes : mythocritique des fictions médiatiques (XIXe-XXIe siècles)

Mutation des mythes
Mythocritique des fictions médiatiques (XIXe-XXIe siècles)

Université de Lorraine, Nancy, 30-31 mars 2017
Laboratoire Littératures, Imaginaire, Sociétés
Direction : Christian CHELEBOURG

 

Mythocritique et mythanalyse ont privilégié l’approche du mythe comme trace d’une permanence archétypale dans une actualité culturelle. Le mythe, de ce point de vue, est tout à la fois censé s’adapter aux caprices des modes créatives, et imposer des codes intemporels aux arabesques de l’histoire esthétique. Le point de vue repose sur la double conviction d’une d’une intemporalité et d’une spécificité organique du mythe. Il semble néanmoins que cette perspective critique doive beaucoup au choix des corpus, essentiellement classiques et légitimés, qui ont servi à l’établir. Dès lors que l’on décentre le regard, que l’on s’intéresse aux scènes populaires du XIXe siècle ou aux écrans parodiques de la postmodernité, et les certitudes théoriques volent en éclat. Le mythe est-il homogène ou s’offre-t-il à toutes les combinaisons narratives, à tous les croisements diégétiques ? Y a-t-il une différence ontologique avérée entre mythe, conte et fiction intergénérationnelle ? En d’autres termes, la récurrence de figures comme Cendrillon ou la Belle au Bois Dormant est-elle si différente, sur le plan fonctionnel, de celle d’un dieu comme Hermès ou d’un héros comme Hercule ? Un personnage littéraire comme Pinocchio, qui permet aujourd’hui de penser l’intelligence artificielle, a-t-il beaucoup à envier au panthéon gréco-latin pour ce qui concerne sa capacité à configurer nos systèmes de représentations et de valeurs ?
Bachelard, dans L’Eau et les rêves, n’hésitait pas à évoquer une culture bachotée : n’est-ce pas précisément à celle-ci que la critique s’est intéressée de façon quasiment exclusive en ignorant les productions culturelles destinées au grand public ? Nous examinerons la question sur toute la période correspondant à l’explosion et à la diversification des médias, des prémices de la modernité avec la presse, jusqu’à nos jours. Un double questionnement sur l’épistémologie de la mythocritique et ses effets herméneutiques structurera les travaux, dans l’optique d’aboutir à une révision théorique permettant de rendre compte de l’impact des figures mythiques dans la culture médiatique, et des enjeux poétiques et sociétaux qui y sont liés. Il s’agira de mieux comprendre comment et pourquoi les récits des origines continuent à irriguer les cultures contemporaines, comment ce fonds « mythique » s’est renouvelé, notamment via les fictions de jeunesse, mais aussi à la faveur de la mondialisation qui favorise toutes les formes d’interculturalité. Il s’agira de s’interroger sur la diffusion et la malléabilité des récits mythiques dans la sphère médiatique, sur leur sens et leur structure, leurs modes de déclinaison et les procédés d’hybridation auxquels ils peuvent donner lieu. On examinera la possibilité de définir une forme de mythoplastie des récits, et de cartographier les procédés d’inscription du mythe dans la narration, en fonction du support médiatique de celle-ci.
L’objectif de cette manifestation étant de produire des outils conceptuels adaptés à une mythocritique des fictions médiatiques, les contributions ne devront pas se contenter d’analyser un corpus, mais formuler et illustrer des hypothèses critiques. Les apports relevant des études culturelles seront particulièrement bienvenus.
Les propositions (titre et synopsis) sont à adresser à Christian Chelebourg
avant le 15/02/2017, à l’adresse électronique ci-dessous :
chelebourg@gmail.com