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Appels à contributions
Rêver le Nouveau Monde : l’espace colonial nord-américain au théâtre et dans la fiction française du XVIIIe s. (Ottawa)

Rêver le Nouveau Monde : l’espace colonial nord-américain au théâtre et dans la fiction française du XVIIIe s. (Ottawa)

Publié le par Romain Bionda (Source : Sébastien Côté)

Rêver le Nouveau Monde : l’espace colonial nord-américain au théâtre et dans la fiction française du XVIIIe s.
Colloque international
Carleton University (Ottawa, Canada)
26-27 avril 2018

Pendant que vous êtes en train
D’apparier, ma bonne dame,
Je veux aussi de votre main
Avoir, s’il vous plaît, une femme.
Faites-moi cette grâce-là,
Je me sens une forte envi, i i i i i i e
De demeurer en Canada,
Pour renforcer la coloni i i i i i i e.
—A.-R. Lesage, Les mariages de Canada (1734)

Dans le cadre d’un projet de collaboration intitulé La Nouvelle-France sur les planches parisiennes au XVIIIe siècle : contribution à l’histoire de l’imaginaire par l’édition de comédies oubliées (CRSH, FFCR), le CELLF 16-18 (Paris-Sorbonne) et le Département de français de l’Université Carleton (Ottawa) sollicitent des propositions de communication auprès des spécialistes (professeur.e.s et étudiant.e.s) en vue d’un colloque international qui aura lieu les 26 et 27 avril 2018 à l’Université Carleton d’Ottawa.

À la recherche des sources livresques du Discours sur l’origine de l’inégalité de Rousseau, Gilbert Chinard explorait, dans L’Amérique et le rêve exotique dans la littérature française au XVIIe et au XVIIIe siècle (1913), l’essaimage et la circulation des discours sur les Amériques produits en français depuis Montaigne. Selon lui, « [s]i on ne les [idées] trouve pas dans la grande littérature du XVIIIe siècle, il est cependant possible, grâce aux récits des voyageurs et des missionnaires, de suivre leur développement à travers plus d’un siècle, de montrer les points d’affleurement de ces courants souterrains et de reconstituer les anneaux de la chaîne qui relie Jean-Jacques Rousseau à Montaigne » (p. v-vi). Reconnaissant qu’il existe, sur le plan des représentations, des nuances inhérentes aux grandes régions les plus connues du Nouveau Monde, il concède qu’« [a]u point de vue littéraire, nous ne pouvons cependant séparer les deux Amériques. S’il y a véritablement, comme nous le croyons, un exotisme américain au XVIIIe siècle, exotisme méridional et exotisme septentrional présentent tant de ressemblances et leurs influences respectives sur le mouvement des idées se confondent si bien qu’on est en droit de les réunir » (p. 1).

Au-delà de l’exotisme bien réel étudié par Chinard, l’Amérique du Nord (Acadie, Canada, Louisiane, Pays d’en Haut, Terre-Neuve, Floride et les treize colonies anglaises) des relations de voyage a suscité force rêveries dans la fiction française du XVIIIe siècle, tant au théâtre que dans les nouvelles, les romans et la poésie. Parmi les motifs récurrents, on retrouve : l’exil forcé au Canada pour mauvaise conduite (souvent par lettre de cachet), les rapports conflictuels entre l’élite coloniale métropolitaine et les colons, la légèreté des rapports amoureux, l’authenticité des sentiments, la possibilité d’améliorer sa condition (même pour les valets), l’attrait de la liberté, l’appel de la nature, les rapports polarisés avec les Amérindiens, ainsi que toute la nébuleuse thématique relevant du bon sauvage. Pour la plupart méconnues, ces œuvres ont façonné, en marge des éblouissantes Lumières, un continent imaginaire parfaitement régulé qui nous renseigne aujourd’hui sur les espoirs d’auteurs parfois très prolifiques (Lesage et Fuzelier, mais aussi Bricaire de la Dixmérie et Madame de Gomez), les attentes de divers public, l’état de leurs connaissances présumées sur l’Amérique du Nord (en particulier la Nouvelle-France) et leur tolérance à l’égard du prévisible et de l’originalité. Bien que le projet se concentre sur le théâtre, en raison de la richesse insoupçonnée du corpus et la volonté de l’équipe de procurer des éditions critiques, ce colloque accueillera volontiers les contributions traitant de la mise en fiction de l’Amérique du Nord dans la France du XVIIIe siècle.

Veuillez noter que la langue de travail sera le français et que le colloque se conclura par un atelier d’édition critique des pièces du corpus. Les communications de 20 minutes seront suivies d’une période de 10 minutes de discussion. La publication d’un ouvrage collectif issu de ce colloque est prévue. Veuillez noter que les frais de déplacement et d’hébergement ne sont pas pris en charge par les organisateurs.

Prière d’envoyer vos propositions (titre et résumé de 150 mots) avant le 15 janvier 2018 à Sébastien Côté : sebastien_cote@carleton.ca

 

Comité organisateur
Sébastien Côté (Université Carleton, Ottawa)
Pierre Frantz (Université Paris-Sorbonne)
Sophie Marchand (Université Paris-Sorbonne)

Partenaires : Fonds France Canada pour la Recherche ; Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada ; CELLF 16-18 (Université de Paris-Sorbonne) ; Bibliothèque dramatique (Labex OBVIL) ; Département de français (Université Carleton) ; Faculté des Arts et Sciences Sociales (Université Carleton).