Acta fabula
ISSN 2115-8037

Dossier critique
2010
Avril 2010 (volume 11, numéro 4)
Matthieu Vernet et Camille Esmein-Sarrazin

Acta par Fabula, dix ans de théorie et de critique littéraires

Introduction au dossier critique d’Acta fabula (Avril 2010, volume 11, numéro 4) : « Acta par Fabula, dix ans de théorie et de critique littéraires »

1Dix ans déjà : quelques mois après le site qui l’héberge et qui la fait vivre, la revue des parutions Acta Fabula, fête, en ce printemps 2010, sa dixième année d’existence. L’équipe Fabula, qui compose le comité de rédaction de la revue, s’est prêtée à son tour au jeu pour réaliser une sorte de « numéro anniversaire », « Acta par Fabula » : chaque membre du comité a choisi librement un titre récent ou, à la faveur de telle réédition, un ouvrage plus ancien pour en proposer une recension de forme également libre. Autant de lectures, d’approches et de pensées différentes, qui témoignent de la diversité de la revue et de son dynamisme. Chacun des comptes rendus ici réunis ressemble à son rédacteur, dans une sorte de « portrait du peintre » peut-être ; ils viennent rappeler combien l’exercice du compte rendu est une pratique personnelle, où chacun se lit et confronte sa pensée à celle de l’autre. Florian Pennanech, Matthieu Vernet et Marielle Macé montrent ainsi, chacun à sa manière, combien le geste du lecteur s’accomplit dans un élan d’individuation, soulignant de ce fait son intimité. Aussi ne s’étonnera-t-on pas de la diversité des sujets abordés, de l’adaptation au cinéma pour Jean-Louis Jeannelle à la narratologie pour Bérenger Boulay et Frédérique Fleck, de la morale dans l’art pour Alexandre Gefen au discours amoureux pour Camille Esmein-Sarrazin.

2Nous souhaitions proposer une collection de recensions comme autant de prolongements critiques et théoriques ; Julia Peslier retrouve, à ce titre, le mythe de Faust dans une étude sur le sculpteur Penone. C’était aussi l’occasion de revenir sur des questions épistémologiques, éthiques et ontologiques, qui président à notre discipline et à nos recherches ; Marc Escola peut à ce titre s’intéresser à la simplicité de la phrase et à son rapport à la pensée. De l’étude du détail à la mise en question du geste critique, de notre rapport intime à la lecture aux catégories poétiques, « Acta par Fabula » entend célébrer l’énergie et la vigueur de la recension, et souligner à quel point l’intérêt du compte rendu réside dans cette dialectique entre soi-même et l’autre, dans l’échange et le débat que génère toute lecture.

3À l’origine essentiellement consacrée aux ouvrages de théorie littéraire fondamentale, Acta Fabula s’est diversifiée pour répondre à la demande ses lecteurs, mais aussi de l’édition scientifique, et propose désormais de rendre compte de l’actualité de la recherche en littérature, « en mettant délibérément l’accent sur des questions de portée générale, sur ce qui, dans la démarche de l’auteur, peut avoir force de proposition et inviter au débat » — pour reprendre ici les termes de la toute première présentation de la revue. Plus que de simples résumés, Acta Fabula publie de nombreux articles qui interrogent les présupposés théoriques, replacent l’ouvrage dans sa bibliographie et en questionnent les limites autant que les acquis.

4Au fil des années, Acta Fabula, avec ses quelques 5.000 articles désormais, s’est transformée en une expédiente base de données, véritable « archive » de la recherche et de ses évolutions. Ouverte aux jeunes chercheurs, qui y trouvent année après année un espace privilégié pour leurs premières publications, notre revue touche désormais un public indifférencié, de l’internaute curieux qui arrive sur Fabula via Google à l’abonné qui reçoit notre lettre d’informations bimensuelle, en passant par tous ceux qui ont fait de Fabula leur page d’accueil. Aussi, notre revue doit-elle incontestablement son succès à l’engouement de ses rédacteurs qui, depuis dix ans, épluchent régulièrement notre page d’annonce des ouvrages disponibles pour recension et à nos lecteurs, toujours plus nombreux à la consulter et à proposer leurs services bénévoles (ceux qui ignoreraient encore les usages de la revue consulteront le mode d’emploi en tête de cette même liste !). Les éditeurs et les auteurs ne s’y trompent pas de leur côté, qui nous témoignent chaque jour leur confiance en adressant à la revue un service de presse toujours plus abondant : qu’ils soient ici remerciés également.

5Pour faire face aux contraintes sans cesse renouvelées et aux nouvelles exigences du web scientifique, Acta fabula a connu depuis plusieurs mois un ensemble d’évolutions, pour vous proposer des sommaires plus lisibles grâce à des catégories nouvelles, une ligne éditoriale ferme et des dialogues scientifiques autour, notamment, des dossiers critiques mensuels qui ont fait leur apparition il y a un an ; notre revue doit encore évoluer dans les mois à venir, et faire peau neuve pour la décennie qui commence. Nous comptons sur vous, lecteurs, rédacteurs, pour nous y aider et faire en sorte qu’Acta Fabula réponde toujours mieux à vos attentes.

6Plus que jamais, cette revue est avant tout la vôtre : à vos stylos !