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Poésie patrimoine, patrimoine en poésie (El Jadida, Maroc)

Poésie patrimoine, patrimoine en poésie (El Jadida, Maroc)

Publié le par Marc Escola (Source : Ayaou Jamila)

Communications et lectures

Date de tombée (deadline) : 10 février 2024

jeudi 7 mars 2024 au CED, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, El Jadida, Maroc (Maroc)

À l’occasion de la Journée Nationale de la Poésie, le Laboratoire TCL, FLSH, El Jadida, Maroc, organise une journée internationale sur le thème : Poésie patrimoine et Patrimoine en poésie.

Par patrimoine on désigne, généralement, un ensemble existant, souvent en grande partie ou en totalité hérité du passé, constitué de biens matériels et /ou immatériels que l’on peut vouloir conserver ou maintenir pour les générations futures. Il est le reflet de la façon dont une société donnée se présente son passé et son avenir, à travers ce qu’elle estime vouloir transmettre.

Emprunté du latin patrimonium, de même sens, lui-même de pater, « père », le mot patrimoine « désigne un ensemble de biens que l’on hérite  de ses ascendants ou que l’on constitue pour le transmettre à ses descendants.»1

Le patrimoine est « l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettrons aux générations à venir. Nos patrimoines culturels et matériels sont deux sources irremplaçables de vie et d’inspiration ». UNESCO, 2002

Il se propose alors comme un voyage à travers le temps et dans le temps, se définit comme le gardien de toute une culture, l’héritage de toute une histoire et est un avant-gardiste de l’histoire culturelle. On dénombre plusieurs types ou catégories de patrimoine : le patrimoine immobilier qui englobes les immeubles et les sites patrimoniaux, le patrimoine mobilier dans lequel on trouve essentiellement les documents et les objets patrimoniaux, les paysages culturels patrimoniaux, les personnages historiques, les lieux et les événements historiques et le patrimoine immatériel, qui lui, englobe tout ce qui est tradition et savoir-faire

Le concept de « patrimoine culturel » a donné lieu à une littérature scientifique riche en sciences humaines et sociales tout en essayant de lui donner une définition qui répond aux normes d’une société bien déterminée.

Ce concept ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets mais elle comprend également les traditions et les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, ...Et oh ! Combien est important ce patrimoine immatériel puisqu’il reste l’élément qui maintient vivante cette diversité culturelle.

Toutes ces catégories sont préservées sous différentes formes et la poésie en est une de ces formes. 

On peut dire que le patrimoine en poésie c’est joindre l’utile à l’agréable, c’est chanter son passé, c’est renaître de son passé, c’est vivre son passé, c’est vivre dans son passé, c’est revivre son passé. Cette proposition de renaître et de revivre est alors une occasion de rêver le passé. 

La poésie marocaine est perçue de deux manières : elle est elle-même un patrimoine à sauvegarder dans un contexte marqué par une forte concurrence entre les territoires, et elle est la forme d’expression qui promeut et sauvegarde le patrimoine matériel et immatériel marocain. 

POESIE PATRIMOINE 

Pour cette première partie nous proposons les axes suivants, à titre indicatif :

Axe 1 : Le zajal et la chanson populaire : si le zajal qui est une poésie marocaine d’expression dialectale et né dans un milieu rural et avait à ses débuts un caractère oral car composé souvent par des ouvriers et des artisans, on constate aujourd’hui qu’il est  écrit et déclamé par des gens bien cultivés. Voici quelques grands noms de Zajal à proposer : Abderrahman El Mejdoub,  poète soufi populaire du XVIe siècle, né à Tit, en bordure de l’Atlantique, entre El-Jadida et Azemmour et l’ouvrage Klame El Ghiwane qui a repris ses grands poèmes, Ahmed Tayeb Laâlej, Mourad Kadiri, Ahmed Lemsyeh, Abderrahmane El Alami, Mehdi Ouadghiri, Ali Haddani, Fatima Chebchoub et bien d’autres. 

On peut aussi aborder le zajal soit au niveau  de la forme : les poèmes longs et les poèmes courts appelés «ghmisat» soit au niveau du contenu : les différents  thèmes en rapport avec la culture marocaine.

Axe 2 : L’art du Malhoun : il vient d’être inscrit dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité et jouit depuis le 9è siècle de l’Hégire d’une grande considération de la part des marocains. Il constitue un symbole fondamental du patrimoine culturel marocain et réunit à lui seul toutes les composantes de la culture marocaine : amazighe, arabe, andalouse et hassanie.

Axe 3 : La poésie hassanie où le poète sahraoui décrit en vers hassani la vie du Sud marocain,  chante l’amour chaste et raconte l’histoire de la culture hassanie, les batailles engagées par la résistance et la lutte pour l’indépendance et on peut citer ici le grand poète Abderrahmane Chenguitti.

Le Tebraâ qui est une forme d’expression poétique féminine…

Axe 4 : L’art du panégyrique (madiḥ) et de l’audition spirituelle (samaâ) 

Ce sont des poèmes à la louange du Prophète (madih) destinés à être chantés et entendus (samaa). Ils sont produits et reçus dans divers contextes religieux et dans certains lieux comme les mosquées, les zaouïas, les mausolées et les maisons privées et chantés dans les moments de joie et de tristesse. Ils tournent autour de trois axes : la joie, l’amour et la beauté.  

On propose de voir les différents thèmes de cette poésie comme

- Mawlidiyyāt (commémoration de la naissance du Prophète) qui sont des textes qui chantent la naissance et l’enfance du Prophète et le Mawlid constitue un moment exceptionnel dans le cadre de manifestations officielles ou populaires où ces poèmes sont déclamés ou chantés. On cite Al-Busayri (La Burda),  Lisan Eddin Ibn al-Khaṭib…,

- Chamaʾiliyyat (les vertus du Prophète),

- Attasliyat (les prières sur le Prophète), 

- Almouajizat (les miracles),

 - Alhijaziyyat ( la visite des lieux saints),

 - Al-istichfaiyyat (poèmes de demande d’intercession). 

PATRIMOINE EN POESIE 

Dans cette partie, il est question de voir comment la poésie met en valeur le patrimoine marocain matériel et immatériel et comment elle est investie dans le tourisme culturel pour le développement local et nous proposons les axes suivants :

Axe 1 : Poésie et pratiques sociales, rituels et événements festifs 

Axe 2 : Eloge officiel

Axe 3 : Monuments et architecture dans la poésie

Axe 4 : Traditions et expressions orales en poésie.

BIBLIOGRAPHIE

Al-jirari, A., 1978  Moâjam mostalahat al melhoun al-fanniya, imprimerie Fdala.

Belhalfaoui, M., 1973 La poésie arabe maghrébine d’expression populaire, Paris. 

Būṣīrī,  Dīwān, Ed. M. Sayyid Kīlānī, Casablanca, Dār al-Rashā al-ḥadītha, s.d.

Choay, F. 1988, L’allégorie du patrimoine, Paris, Seuil.

Colin, G.-S., 1937 « Littérature arabe dialectale », dans Initiation au Maroc, Paris.

Dellai, A.-A., 2018  Poètes du melhoun du Maghreb : dictionnaire bibliographique

Guessous, F., Anthologie de la poésie du Melhoun marocain tome 1, 2008, tome 2, 2014.

Halbwachs, M. 1997, La Mémoire collective, Paris, Éditions Albin Michel.

Hamrouch, M. 2004 Visages: Ahmed Lemsayeh, une passion nommée ‘zajal’. Libération-Kaléidoscope.

Kadiri, M., 2013 L'esthétique de l'écriture dans le poème du Zajal marocain moderne - la pratique textuelle chez Ahmed Lemsiyeh.

Kilito, ʿA. F., al-Adab wa l-gharāba, Beirut, Dār al-Ṭalīʿa, 1982

Lortat-Jacob, B., 1980  Musique et fêtes au Haut-Atlas, Mouton Éditeur, Paris.

Raggoug, A$., 2000 Al-'Ayta : « chant du Maroc profond entre musique et histoire » in Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, N°43, Rihla / Traversée : Musiques du Maroc. pp. 16-21. 

Ricoeur, P., 1997 L’idéologie et l’utopie, Paris, Seuil.

Modalités de soumission

Les personnes intéressées sont priées d’envoyer leurs propositions de communication (200 mots maximum) avant le 10 février 2024 aux adresses mails suivantes : 

ayaoujamyahoo.fr

touriauakkas@gmail.com

Notification des décisions : 20 février 2024.

La journée se tiendra le jeudi 7 mars 2024 au CED, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, El Jadida, Maroc.

Coordinatrices de la journée :  

Pr.Jamila AYAOU

Pr.Touria UAKKAS        

Comité d’organisation :

Jamila Ayaou (TCL, FLSH, El Jadida), Touria Uakkas (TCL, FLSH El Jadida), Abdelhak Jaber (TCL, FLSH, El Jadida),Abdelhadi Filali (TCL, FLSH, El Jadida , Soumaya Maatouk, TCL,  FLSH, El Jadida, 

Comité scientifique :

Jamila Ayaou (TCL, FLSH, El Jadida), Touria Uakkas    (TCL, FLSH, El Jadida), Abdelhak Jaber (TCL, FLSH, El Jadida, Abdelaziz El Mahi (TCL, FLSH, El Jadida), Mustapha Belhadj (TCL, FLSH, El Jadida), Bouchra Eddahbi (TCL, FLSH, El Jadida, Charaf Laassel (TCL, FLSH, El Jadida, Kamal Hayani El Machkouri (TCL, FLSH, El Jadida, Soumaya Maatouk (TCL, FLSH, El Jadida, Gérard Chalaye (membre associé TCL), Mohammed Rida Zgani (TCL, FLSH, El Jadida) Mohammed Bernoussi ( Université de Meknès), Hassan Chafik ( Université de fès).