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L'éclairage artificiel dans les arts et la littérature (Rennes)

L'éclairage artificiel dans les arts et la littérature (Rennes)

Publié le par Marc Escola (Source : Arthur Houplain)

Appel à communications

Journée d’étude internationale

« L’Éclairage artificiel dans les arts et la littérature »

Université Rennes 2, jeudi 10 octobre 2024

Organisateurs :

Arthur Houplain (Université Rennes 2/Université de Bâle)

Joanna Beaufoy (Université de Copenhague)

     La valorisation dont jouit l’éclairage artificiel est très ancienne : avec la domestication du feu, l’humanité s’est dotée d’une technique lui permettant d’étendre son milieu naturel au-delà des limites que sa condition diurne lui imposait jusqu’alors avec l’obscurité. Si l’archéologie préhistorique reste encore incapable de déterminer avec précision l’origine de cette découverte[1], de nombreux mythes expliquent pour leur part que le feu serait un don fait par un héros ou un dieu bienfaiteur[2]. Avec le mythe de Prométhée, ce don prend une dimension littéralement fondamentale : en représentant l’acquisition du savoir scientifique et technique, il symbolise par la même occasion l’acte inaugural des sociétés humaines[3]. Il faut donc faire dialoguer la préhistoire et la mythologie, l’empirisme et le symbolisme pour saisir le caractère primordial de la domestication du feu, et, partant, de la maîtrise de la lumière : dans le mythe de Prométhée, l’appropriation de l’éclairage artificiel coïncide ni plus ni moins qu’avec l’avènement de la civilisation, ce que rappelle d’ailleurs le dialogue facétieusement prosaïque de Lucien dans lequel le Voleur de feu s’adresse aux Olympiens en ces termes :

[M]ême si j’avais volé tout votre feu pour l’emporter en bas sur terre, sans rien en laisser, je ne vous faisais pas grand tort : vous n’en avez aucun besoin puisque vous ne sentez pas le froid, ne faites pas bouillir l’ambroisie et n’avez pas besoin de lumière artificielle[4]. 

     L’éclairage artificiel a jusqu’à présent surtout été étudié en histoire, en anthropologie et en sociologie. Dès le xixe siècle, les écrits techniques sur l’éclairage prolifèrent en France [5], dont plusieurs consacrent de courts chapitres aux procédés pré-industriels[6]. Certaines publications retracent même l’évolution des systèmes d’éclairage, à l’instar des livres d’Alain Chatel[7], de Louis Figuier[8] ou de Maxime Du Camp[9], et les luminaires font l’objet de premières recherches sur les périodes anciennes[10]. Il a toutefois fallu attendre le xxe siècle pour voir émerger les premières études sociologiques et anthropologiques, notamment entre les années 1920 et 1950 avec les contributions de Mathew Luckiesh[11], Walter Hough[12], William T. O’Dea[13] et Leroy Thwing[14]. Les publications sur l’éclairage artificiel se comptent aujourd’hui par milliers[15], la période antique concentrant l’essentiel des recherches, le plus souvent dans une perspective archéologique[16]. Le Moyen Âge n’a jusqu’à présent suscité que peu d’analyses[17], et, bien que certains historiens se soient penchés sur l’Ancien Régime[18], c’est surtout le xixe siècle qui a retenu l’attention des chercheurs, qu’il s’agisse des travaux menés en histoire des représentations[19], en histoire de l’industrie[20], ou encore de ceux consacrés à la vie nocturne, comme les ouvrages de Simone Delattre[21], Peter Baldwin[22], Alice Barnaby[23] ou Chris Otter[24]. 

     L’histoire de l’éclairage artificiel n’a pas connu le même engouement dans le domaine des études artistiques et littéraires, mis à part dans certains champs spécifiques, comme le cinéma[25] et le pré-cinéma[26], ou encore l’éclairage scénique[27], qui fait parfois l’objet d’études sur une technique particulière[28]. Plusieurs collectionneurs passionnés tentent depuis longtemps déjà d’intéresser le public aux charmes des luminaires anciens, mettant en avant leur valeur aussi bien artisanale qu’artistique[29]. En littérature, les publications se limitent souvent à un auteur : on s’intéresse par exemple aux réverbères dans « L’Homme des foules » de Poe[30], au gaz chez Baudelaire[31], ou aux lanternes chez Bertrand[32]. Peu de travaux, en réalité, choisissent de consacrer au sujet une étude transversale ou thématique, à l’exception notable du volume dirigé par Susanne Bach et Folkert Degenring[33], de l’étude d’Alain Montandon[34], et du livre de Richard Leahy[35] – ajoutons à la liste celui de Gaston Bachelard, qui, malgré son approche phénoménologique, peut être considéré comme un ouvrage sur la littérature[36]. En histoire de l’art enfin, peu de travaux, à notre connaissance, ont choisi de traiter frontalement la question de l’éclairage artificiel, rendant d’autant plus précieuses les recherches d’Andreas Bluhm et de Louise Lippincott[37], d’Hollis Clayson[38], ou de l’équipe de l’ANR FabLight (« L’éclairage dans les arts visuels au XVIIIème siècle ») piloté par Sophie Raux[39].

     Malgré l’approche interdisciplinaire qu’adoptent parfois les recherches sur l’éclairage dans les arts et la littérature, la plupart des contributions se cantonnent à un champ d’étude spécifique et à une période déterminée, participant à un éclatement que le sujet invite pourtant à dépasser. C’est pourquoi nous souhaitons, en organisant cette journée d’étude, fédérer des chercheurs issus de différents horizons afin de faciliter l’échange entre les disciplines, de croiser les perspectives historiques, et de favoriser la mise en commun des connaissances et des analyses sur le thème de l’éclairage artificiel. 

Il s’agira de se pencher sur cette question : « Comment la littérature et les arts ont-ils représenté l’éclairage artificiel, et comment l’éclairage artificiel a-t-il influencé les modalités mêmes de la représentation artistique et littéraire ? » Deux problématiques sont ainsi envisagées : la première s’intéresse aux formes et aux enjeux de la représentation de l’éclairage artificiel, la deuxième à la manière dont l’éclairage a modifié, inspiré ou rendu possible un certain nombre de pratiques artistiques et littéraires. Sans prétendre à l’exhaustivité, on trouvera ci-après plusieurs pistes de recherche dont l’objectif est autant d’orienter la réflexion que de susciter l’envie de s’emparer de ce sujet riche et prolixe. 

Éclairage et société

–       L’allumeur de réverbères et les métiers de l’éclairage public
–       Noctambulisme, vie nocturne et éclairage
–       La délinquance et le brigandage 
–       Maintien de l’ordre, insurrections et révoltes : l’éclairage et le pouvoir
–       Les illuminations et le faste : étalage, rutilance et ostentation
–       Se montrer et séduire : la prostitution et l’éclairage
–       Fuir la lumière : marginalité, éclairage et obscurité
–       Sociologie et sociographie de l’éclairage privé
–       Gazé, diffus, tamisé : le demi-jour et l’érotisme

Éclairage et technique

–       L’éclairagisme au cinéma
–       Conditions du peindre, conditions du représenter : les ateliers d’artistes et l’éclairage
–       La lampisterie, ou les luminaires comme objets d’art
–       Lumière, texture, couleurs : l’éclairage muséal
–       Fantasmagorie, diorama et lanterne magique : le « pré-cinéma » et l’éclairage
–        « Sous les feux de la rampe » : l’éclairage scénique
–       Néon, LED et énergies renouvelables

Éclairage et esthétique

–       Entre fascination et répulsion : le romantisme et l’éclairage
–       L’éclairage dans les théories du sublime
–       La lumière des Lumières : l’éclairage au temps des « philosophes »
–       Simulacre et faux-semblant : l’éclairage et les illusions d’optique
–       L’éclairage et le miroir : mimèsis, réalisme et naturalisme
–       Le fantastique, le surnaturel et l’éclairage
–       La lumière comme matériau : l’éclairage dans l’art contemporain
–       Les avant-gardes, le modernisme et la « fée électricité »
–       Éclairage, clarté et classicisme

Éclairage et symbolisme

–       Memento mori : éclairage et finitude
–       L’éclairage, le sacré et le divin
–       L’éclairage et l’illumination mystique
–       Vivification, zoomorphisme et anthropomorphisme
–       « Tout ce qui brille voit » : éclairage et vision
–       Connaissance, rationalité et Progrès : métaphorologie et éclairage
–       Livre et éclairage, deux sources de lumière
–       Ineffable, impalpable et immatériel : l’éclairage et le métaphysique

Éclairage et formes

–       Stylistique de l’éclairage
–       Ténébrisme, luminisme et chiaroscuro
–       De brillants discours sous le feu des projecteurs : éloquence, rhétorique et éclairage
–       Modalités descriptives de l’illumination urbaine
–       Tension, retournements et volte-face : récit, narration et éclairage
–       Figures et tropes de l’éclairage
–       Glacis, drapés et coloris : éclairage et techniques picturales

Les propositions, comprenant un titre, un argumentaire d’une quinzaine de lignes et une courte présentation personnelle, sont à envoyer à a.houplain@unibas.ch et joanna.beaufoy@hum.ku.dk avant le 15 mai. Les perspectives interdisciplinaires et/ou transmédiales sont encouragées. Une réponse sera apportée le 31 mai. Les communications dureront vingt minutes et pourront être présentées en anglais ou en français. La publication des actes est envisagée. 

[1] « Le plus clair est qu’on ne sait absolument rien des origines du feu domestique » précise André Leroi-Gourhan, L’Homme et la matière, Paris, Albin Michel, « Sciences d’aujourd’hui », 2019, p. 65. Cf. Catherine Perlès, « Préhistoire. L’homme et le feu », Encyclopædia Universalis (en ligne).
[2] Voir James George Frazer, Mythes sur l’origine du feu, G. M. Drucker (trad.), Paris, Payot, « Petite biblio Payot classiques », 2022.
[3] Voir Eschyle, Prométhée enchaîné, in Théâtre complet, Émile Chambry (éd.), Paris, GF-Flammarion, 2014, p. 112-113.
[4] Lucien de Samosate, « Prométhée », Œuvres Complètes, Anne-Marie Ozanam (éd.), Paris, Les Belles Lettres, « editio minor », 2018, p. 306.
[5] La Compagnie parisienne d’éclairage et de chauffage par le gaz publie significativement une bibliographie en 1878 : Éclairage et chauffage par le gaz. Bibliographie, Paris, Imprimerie Vve Ethiou-Pérou et A. Klein, avril 1878, 30 p.
[6] Voir par exemple Charles Nodier et Amédée Pichot, Essai critique sur le gaz hydrogène et les divers modes d'éclairage artificiel, Paris, Ladvocat et Ponthieu, 1823, p. 24-28, et Henri Maréchal, L’éclairage à Paris, Paris, Librairie polytechnique Baudry et Cie, 1894, p. 1-19.
[7] Alain Chatel, Notice sur les différents systèmes d’éclairage depuis les temps anciens jusqu’à nos jours¸ Paris, chez l’auteur, 1859. 
[8] Louis Figuier, « L’art de l’éclairage », Les Merveilles de la science, t. IV, Paris, Jouvet et Cie, 1870, p. 1-240.
[9] Maxime Du Camp, « L’éclairage », Paris, t. V, Paris, Hacette et Cie, 1875, p. 267-310.
[10] Voir Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance, t. I, II et V, Paris, Gründ et Maguet, 1858-1870, et Henry-René D’Allemagne, Histoire du luminaire depuis l’époque romaine jusqu’au XIXe siècle, Paris, Alphonse Picard, 1891.
[11] Mathew Luckiesh, Artificial Light : Its Influence upon Civilization, Londres, University of London Press, 1920, et Torch of civilization : The story of man’s conquest of darkness, New York, G.P. Putnam’s Sons, 1940.
[12] Walter Hough, Fire as an Agent in Human Culture, United States National Museum Bulletin n° 139, Washington, Goverment Printing Office, 1926, et Collection of heating and lighting utensils in the United States National Museum, United States National Museum Bulletin n° 141, Washington, Goverment Printing Office, 1928.
[13] William T. O’Dea, The Social history of lighting, London, London Routledge and Kegan Paul, 1958.
[14] Leroy Thwing, Flickering Flames. A History of Domestic Lighting through the Ages, Tokyo, Charles E. Tuttle company, 1958.
[15] Laurent Chrzanovsky, De Prométhée à la fée électricité. Pour une sociologie de l’éclairage à travers les âges, les croyances et les continents, Cluj-Napoca, Académie Roumaine, 2013, p. 14. Cf. le site www.lychnology.org qui constitue actuellement la plus grande base de références sur le thème de l’éclairage artificiel.
[16] Voir Laurent Chrzanovsky, « Une décennie de lumière : bibliographie lychnologique choisie », Arctos. Acta philologica Fennica, vol. XXXIX, 2005, p. 43-68. 
[17] Signalons toutefois Laurent Chrzanovsky et Peter Kaiser (dir.), Dark Ages ? Licht im Mittelalter/L’éclairage au Moyen Âge, Milan/Olten, Edizioni ET/Historisches Museum Olten, 2007.
[18] Voir notamment Stéphane Castelluccio, L’Éclairage, le chauffage et l’eau aux xviie et xviiie siècles, Paris, Gourcuff Gradenigo, 2016, p. 10-107 ; Reculin Sophie, « “Le règne de la nuit désormais va finir”. L’invention et la diffusion de l’éclairage public dans le royaume de France (1697-1789) », thèse de doctorat en histoire, sous la direction de Catherine Denys, Lille, Lille 3, 2017 ; Bothereau Benjamin, « À la lanterne ! Modes d’existence d’un objet banal, entre imaginaire technique et politique. Invention, économie urbaine, publics et circulations du “réverbère”, Paris, Barcelone, XVIIIe s. », Thèse de doctorat en histoire, sous la direction de Liliane Hilaire Perez, Paris, EHESS, 2018.
[19] Voir Wolfgang Schivelbusch, Lichtblicke: Zur Geschichte der künstlichen Helligkeit im 19. Jahrhundert, Munich, Hanser, 1983.
[20] Sur le gaz et l’électricité, voir notamment Jean-Pierre Williot, Naissance d’un service public : le gaz à Paris, présentation de Christian Stoffaës, avant-propos de Pierre Gadonneix, préfaces de François Caron et Yves Lequin, Paris, Rive droite, « Histoire industrielle », 1999 et Alain Beltran, La Ville-Lumière et la Fée électricité. L’énergie électrique dans la région parisienne : service public et entreprises privées, Paris, Rive droite/Institut d’Histoire de l’Industrie, « Histoire industrielle », 2002.
[21] Simone Delattre, Les Douze heures noires. La nuit à Paris au xixe siècle, préface d’Alain Corbin, Paris, Albin Michel, « L’évolution de l’humanité », 2000. 
[22] Peter Baldwin, In the Watches of the Night. Life in the Nocturnal City (1820–1930), Chicago, University of Chicago Press, 2012.
[23] Alice Barnaby, Light Touches. Cultural Practices of Illumination (1800-1900), London, Routledge, 2016.
[24] Chris Otter, Victorian Eye. A Political History of Light and Vision in Britain, Chicago, University of Chicago Press, 2008.
[25] Voir notamment Henri Alekan, Des lumières et des ombres, Paris, Table ronde, 2022. 
[26] Voir par exemple Laurent Mannoni, Le Grand art de la lumière et de l’ombre. Archéologie du cinéma, Paris, Nathan, « Nathan université », 1999, et Jac Remise, Pascal Remise et Régis Van De Walle, Magie lumineuse. Du théâtre d’ombres à la lanterne magique, Paris, Balland, 1979. 
[27] On citera notamment Christine Richier, Le Temps des flammes. Une histoire de l’éclairage scénique, Paris, Éditions AS, « Scéno + », 2011, et Sabine Chaouche et Vialleton Jean-Yves (dir.), Revue d’histoire du théâtre, n° 273, « L’éclairage au théâtre », 2017.
[28] Voir par exemple Terence Rees, Theatre Lighting in the Age of Gas, Cambridge, Entertainment Technology Press, « Historical Series », 2012.
[29] Nous pensons en particulier à Ara Kebapcioglu, gérant de la boutique « Lumière de l’œil » à Paris, dont le livre, L’Autre siècle des Lumières. De la fabrication, du commerce et maniement de la lampe (1775-1925), est à paraître, et à Philippe Deitz, conservateur au Musée de l’éclairage de Liège, qui a publié un livre très informé sur la lumière artificielle : Histoire des luminaires, préface de Jean-Marie Demange, Liège, Éditions du Perron, « Histoire des hommes », 2009.
[30] Voir J. G. Keogh, « The Crowd as No Man’s Land : Gas-light and Poe’s Symbolist Effects », The Antigonish Review, n° 58, 1984, p. 19-31, et Daniela Doutch, « Artifizielle Lichträume in Edgar Allan Poes “The Man of the Crowd” », Amerikastudien/American Studies, vol. 57, n° 3, 2012, p. 447-465.
[31] Voir Antoine Compagnon, Baudelaire. L’irréductible, Paris, Flammarion, 2014, p. 190-213 
[32] Voir Philippe Bonnefis, « La lanterne d’Aloysius », Mesures de l’ombre, Presses universitaires de Lille, 1987, p. 186-203, et Maryvonne Perrot « Bachelard et Aloysius Bertrand, de Gaspard de la Nuit à La Flamme d’une chandelle », Transfigurer le réel. Aloysius Bertrand et la fantasmagorie, Francis Claudon et Maryvonne Perrot (dir.), Centre Georges Chevrier, « Figures libres », 2008, p. 123-134.
[33] Susanne Bach et Folkert Degenring, Dark Nights, Bright Lights. Night, Darkness, and Illumination in Literature, Berlin, De Gruyter, « Anglia book series », 2015.
[34] Alain Montandon, « Éclairages », Dictionnaire littéraire de la nuit, Alain Montandon (dir.), t. I, Paris, Honoré champion, 2013, p. 363-379.
[35] Richard Leahy, Literary Illumination. The Evolution of Artificial Light in Nineteenth-Century Literature, Cardiff, University of Wales Press, 2018.
[36] Gaston Bachelard, La Flamme d’une chandelle, Paris, PUF, « Quadrige », 2015.
[37] Andreas Bluhm et Louis Lippincott, Light! The Industrial Age (1750-1900). Art and Science, Technology and Society, London, Thames & Hudson Ltd, 1999.
[38] Hollis Clayson, Illuminated Paris. Essays on art and lighting in the Belle Epoque, Chicago, University of Chicago Press, 2019.
[39] Voir https://fablight.hypotheses.org/.