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Mythologies perse et arabe. Avec Aya Sakkal et Anna Caiozzo-Roussel (Séminaire TIGRE Mythe et Illustration, Guyancourt & en ligne)

Mythologies perse et arabe. Avec Aya Sakkal et Anna Caiozzo-Roussel (Séminaire TIGRE Mythe et Illustration, Guyancourt & en ligne)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Evanghelia Stead)

Aya Sakkal (Université de Strasbourg), Représentation du mythe dans les Séances d’al Harîrî illustrées par al-Wasiti

L’intervention s’attache à démontrer que c’est dans l’étude de la confrontation entre le texte et l’image que la question du mythe (khurâfa) dans l’imaginaire arabe se révèle sensiblement problématique.  Pour ce faire, nous prenons comme point d’appui l’image connue sous le titre “île mystérieuse” exécutée par le peintre de l’atelier de Bagdad al Wâsitî en 1237 (BNF Arabe 5847) et qui est censée illustrer l’une des Séances d’al Harîrî dans son livre al Maqâmât rédigé vers 1110, considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature arabe classique dite d’adab, mais aussi l’un des rares manuscrits à être mis en images. Pour soutenir notre propos, l’étude tente de montrer qu’entre le texte source et l’imagerie viennent s’interposer des filtres culturels à travers lesquels l’illustrateur lit l’œuvre littéraire. Ces filtres peuvent être d’ordre religieux, livresque ou iconographique. L’examen des objets d’art du Levant médiéval sera incontournable pour comprendre l’un des aspects du processus de circulation et de transfert d’un imaginaire foisonnant de motifs d’origine mythique.

Anna Caiozzo-Roussel (Université d'Orléans), Les imaginaires du roi magicien XIIIe-XVIe siècles

Comme l’avait compris James Frazer, la magie est l’une des prérogatives que les rois primitifs peuvent exercer dans le cadre de leur fonction et cela constitue l’un des imaginaires du pouvoir royal qui survit, entre autres, dans la grande épopée des rois de Perse rédigée par Firdawsi au XIe siècle. Les pratiques mantiques étaient en effet, depuis l’époque achéménide, intégrées à la cour par le biais des mages zoroastriens à tel point que les Grecs commirent l’erreur de les assimiler à des magiciens et consacrèrent ainsi la naissance du terme "magie".

Les représentations du roi magicien sont étroitement liées d’une part à l’institution même de la royauté en Iran mais aussi aux traditions bibliques et à celles du roi Salomon. Elles apparaissent sur les métaux (à partir du XIIe s.) et dans les représentations des arts du livre à partir des XIIIe et XIVe siècles). On examinera ainsi l’association entre les sciences occultes et la royauté via divers corpus et objets de l’époque saljoukide à l’époque safavide principalement dans les arts du livre.