Colloques en ligne

Sybila GUENEAU et Matthias KERN

Introduction

La banlieue imaginée

1La littérature française cherche depuis longtemps à définir les terrains périphériques des grandes villes et la désigne communément par le terme de « banlieue ». Dans les descriptions de ces terrains, le lecteur peut se rendre compte que cette banlieue est souvent représentée comme un territoire qui, parce qu’il abrite les classes les plus modestes de la société, génère un sentiment d’inquiétude. De ce point de vue, la banlieue devient un « espace autre », une sorte d’« hétérotopie » (pour reprendre la terminologie de (Foucault, 1994)) qui se refuse à la culture dominante. Pour cette raison, les personnages de fiction résidant en banlieue sont souvent représentés comme des individus à la marge de la société, dépourvus d’argent et de pouvoir. Quand Bardamu, le personnage principal du Voyage au bout de la nuit (1932), s’installe comme médecin dans les environs de Paris, il le relate en ces termes : « Alors, j’ai été m’accrocher en banlieue, mon genre, à La Garenne-Rancy, là, dès qu’on sort de Paris, tout de suite après la porte Brancion » (Céline, 1992, p. 254). Si au cours du roman la situation exacte de cette banlieue fictive varie, les descriptions de Rancy montrent au lecteur une banlieue double, entre petits pavillons et terrain industriel, habitée par une population ouvrière pauvre et violente. On comprend pourquoi Bardamu pense que cet endroit lui sied (il est de « [s]on genre ») : en effet, le milieu décrit concentre pour Bardamu la misère et la violence, et entre en résonance avec sa propre expérience en tant que soldat, et en tant qu’ouvrier. Le sentiment d’appartenance est décrit en rapport avec une population, mais aussi, et surtout, avec un espace : celui de la banlieue, espace marginal et anti-élitiste. La banlieue de Rancy, peuplée par des ouvriers et des employés, correspond au style « franc grossier » (Céline, 1937, p. 217 ; Meizoz, 2002) du Voyage : tout comme le langage de Céline s’appuie sur le langage populaire de l’entre-deux-guerres, la description de la banlieue telle qu’elle apparaît chez lui est nourrie par une vision stéréotypée d’un territoire occupé uniquement par les classes populaires. Il s’agit pour Céline de formuler un double discours : à la fois critique des conditions de vie des banlieues pauvres et revendicateur de leur identité face à un regard bourgeois et dépréciateur.

2Néanmoins, Céline est loin d’être le seul auteur de l’entre-deux-guerres à imaginer la banlieue ainsi. Les romans situés au moins en partie en banlieue et montrant la vie des « petites gens » font florès à cette époque : d’Emmanuel Bove ou Antonine Coullet-Tessier à Eugène Dabit, Jean Prévost et Raymond Queneau, la banlieue accède au statut d’aire idéale et d’espace identificatoire pour la culture et les classes populaires. Le cinéma, lui aussi, entend représenter la banlieue populaire. À titre d’exemple, le film La Belle équipe (1936) de Julien Duvivier reprend, quoique de manière plus réticente, ce même imaginaire : des personnages d’ouvriers et de chômeurs joués par Jean Gabin et Charles Vanel ont pour projet d’ouvrir une guinguette en banlieue, moyen d’accéder à la « liberté dans un petit coin à nous » (Duvivier, 2017, 00:23:50). Ce coin ne peut se situer qu’en banlieue, accessible à partir de la capitale et simultanément loin des propriétés bourgeoises, de l’industrie et des patrons. Est introduite ici l’idée d’une banlieue non plus vue comme un espace du labeur et d’une vie difficile mais comme un moyen de liberté, en opposition à la ville. Se distinguent alors deux types de banlieue tels que représentés en littérature et au cinéma : la banlieue ouvrière, pauvre et dangereuse et la banlieue verte et idyllique, source de liberté pour les personnages, située elle loin des usines.

3Ces exemples montrent que la banlieue et ses représentations sont employées au service d’une spatialisation et d’une réification des classes populaires pendant l’entre-deux-guerres : qui dit banlieue dit classes populaires ; mais ces « petites gens », pour reprendre le terme de l’époque, subissent immédiatement une dépréciation comme des marginaux. La description des habitants des banlieues s’attarde peu sur les problèmes inhérents à leur condition sociale. On y préfère l’association, souvent simpliste, de l’individu à son lieu de vie sans regard critique. En effet, la banlieue étant un terrain périphérique autour des grandes villes, l’idée de la marge lui est innée. Or, il ne faut qu’un pas afin d’interpréter la marginalité géographique comme un signe de la marginalité sociale.

4Malgré des représentations parfois bucoliques de l’espace banlieusard, ceux qui l’habitent n’échappent pas au stéréotype de la marginalité. Penser la banlieue comme symbole spatial de la marginalité n’est néanmoins pas une idée qui distingue l’entre-deux-guerres d’autres époques. En effet, cette période ne fait que renforcer l’association entre le populaire et la périphérie urbaine. Dans les textes et les manifestations culturelles du XIXe siècle, la mise en récit de personnages issus des classes populaires est déjà au centre de la représentation de la banlieue. À partir du XIXe siècle, avec la restructuration des centres urbains de la France par le baron Haussmann, on se met à concevoir la banlieue dans une dualité non plus seulement spatiale, mais sociale avec le centre des grandes villes. D’abord destination des excursions de fin de semaine des classes bourgeoises et des artistes comme le montre Une Partie de campagne (1881) de Guy de Maupassant, la banlieue « verte » devient le refuge des personnes expropriées des quartiers populaires en voie de restructuration. Cette nouvelle « zone » autour de Paris est associée aux « faubourgs » et aux idées adjointes de la perturbation de l’ordre social. Cet imaginaire et les connotations négatives qui lui sont associées trouvent leur expression la plus claire dans les feuilletons et les reportages bourgeois de Georges Grison ou dans les chansons « réalistes » d’artistes comme Damia. Le « peuple » est désormais imaginé comme un mélange de « classes laborieuses » et de « classes dangereuses », comme l’a déjà constaté Louis Chevalier dans son étude fondamentale (Chevalier, 2007 [1958]).

5L’association naturelle de la banlieue aux classes populaires et à la criminalité semble toujours être d’actualité – et peut même contribuer à la stigmatisation des habitant·e·s des périphéries urbaines. Ainsi, la mise en scène de la banlieue comme terrain populaire menaçant à tout instant de s’embraser, arborant une criminalité et une agressivité virulentes, est devenu un topos répandu dans les productions contemporaines qui culmine avec La Haine (1995) de Mathieu Kassovitz et qui trouve l’une de ses dernières actualisations dans Les Misérables (2019) de Ladj Ly.

6La présente publication se donne pour objectif d’observer et de retracer comment cette identification de la population banlieusarde à une population marginale, exclue et au bord de la délinquance, s’est réalisée au cours des deux derniers siècles et comment un certain imaginaire social de la banlieue s’est constitué au point de revêtir la forme d’une évidence aujourd’hui : la banlieue à la fois comme foyer de la culture populaire et comme danger social. Le premier objectif des études menées au sein de notre publication qui regroupe les résultats de la section « Banlieues : figurations de l’espace populaire ? Les périphéries urbaines dans les représentations culturelles (XIXe–XXIe siècle) » du 13e congrès des francoromanistes s’étant tenu du 21 au 24 septembre 2022 à Vienne et co-dirigée par Constance Barbaresco, Sybila Guéneau et Matthias Kern, sera de retracer comment, au cours des deux derniers siècles, les représentations de la population banlieusarde se sont formées. Il s’agira également d’analyser la manière dont les productions culturelles (littérature, cinéma, photographie) allant du XIXe au XXIe siècle ont concouru à forger cet imaginaire autant qu’à se le réapproprier.

Les classes populaires et la banlieue : une articulation majeure de l’imaginaire culturel

7À partir de cette description de la problématique de notre section, nous avons isolé trois termes qui méritent selon nous une définition détaillée : classes populaires, imaginaire social et banlieue.

8Le terme de « classes populaires » ainsi que les termes issus du même champ lexical tel que « peuple » ou « petites gens », mentionnés ci-dessus, n’autorisent pas une définition simple. Pierre Rosanvallon, dans son ouvrage Le Peuple introuvable, pointe le problème d’une représentation artistique de la population française dans son entièreté : dépourvue de ses spécificités en fonction des classes sociales, elle devient une masse informe incapable d’avoir une action politique (Rosanvallon, 1998, p. 78). La remarque de Rosanvallon pointe aussi le lien indéfectible qui existe entre représentations des classes populaires dans les productions culturelles et discours politique qui les accompagne. Cette dimension politique de la figuration des classes populaires en banlieue sera une composante essentielle des travaux qui vont suivre.

9Le malaise provoqué par une représentation du peuple comme force politique active, telle que l’a imaginé Michelet au XIXe siècle, n’est pas sans conséquences pour la définition des classes populaires. En effet, Michelet dresse le portrait double d’un « peuple » qui serait à la fois la part la plus abondante de la société mais qui se verrait inlassablement relégué à sa marge et écarté de son système politique (Lukenda, 2021, p. 26). Or, la définition de Michelet est toujours d’actualité. Tout comme le terme de « peuple », celui de « classes populaires » n’identifie pas une tranche nette de la population, mais suggère une certaine marginalité des classes sociales concernées, ce qui explique pourquoi les études littéraires et culturelles ont longtemps ignoré leur réalité : perçues comme un groupe sans voix et dénuées d’harmonie esthétique, les classes populaires n’avaient pas leurs places dans ces disciplines.

10Or, la recherche montre à partir des années 1980 que le « populaire » n’oscille pas uniquement entre une représentation universaliste de la société et la description souvent dépréciative de ces classes sociales comme la « populace ». Jean-Paul Galibert la définit par deux points : d’une part, le populaire peut désigner des pratiques inhérentes à une société traditionnelle en créant un canon culturel – comme la « chanson populaire » par exemple – et d’autre part désigner l’approbation par « le plus grand nombre » d’un objet, d’une idée – comme dans l’expression « succès populaire » (Galibert, 1997, p. 539-540). Une grande partie des travaux littéraires sur le roman populaire s’est jusqu’ici penchée sur des textes et des contextes qui interprètent le « populaire » selon ces deux dernières acceptions du terme ; les recherches que nous regroupons dans cette section poursuivront cependant la piste sociologique qui a été ouverte, entre autres, par Pierre Bourdieu. Ainsi, seront analysés les rapports de force et de domination à l’œuvre dans les représentations des classes populaires, la manière dont les créations culturelles et la langue populaire ouvrent de nouveaux espaces propices à l’expression et comment ces espaces d’expression populaire sont, volontairement ou involontairement, ramenés aux périphéries urbaines. On identifiera une mécanique duelle d’émancipation des stéréotypes accolés à la banlieue et à ses habitants et de revendication de cette identité spatiale et sociale par ses acteurs.

11Dans les paragraphes antérieurs, nous avons déjà eu recours à l’expression d’ « imaginaire » ou d’ « imaginaire social ». Castoriadis définit « l’imaginaire social instituant » comme une « création incessante et essentiellement indéterminée (socialhistorique et psychique) de figures/formes/images à partir desquelles seulement il peut être question de quelque chose » (Castoriadis, 1975, p. 8). Dans le sillage d’une telle définition, la sociocritique s’est emparée du terme et le comprend comme un « composé d’ensembles interactifs de représentations corrélées, organisées en fictions latentes, sans cesse recomposées par des propos, des textes, des chromos et des images, des discours ou des œuvres d’art » (Popovic, 2008, p. 24). Autrement dit, l’imaginaire social peut être défini comme la totalité de schémas narratifs et de récits préexistants qui déterminent la description de phénomènes sociaux et que chaque écrivain réactualise et/ou déforme par le biais de sa création. Dans son ouvrage Le Mythe du peuple et la société française du XIXe siècle, Alain Pessin cherche à comprendre comment et dans quelle forme certains mythes sur le peuple s’installent au sein de la société et en influencent les membres en devenant un imaginaire social partagé ; les œuvres littéraires et artistiques non seulement reprennent ces mythes, mais contribuent aussi à leur reformulation et leur légitimation comme réalité extratextuelle (Pessin, 1992, p. 36-37). Pessin affirme que le « peuple » est ainsi mythifié à partir du XIXe siècle dans l’œuvre de Victor Hugo, Jules Michelet, Edgar Quinet ou Eugène Sue ; son analyse se fonde sur une série de « mythèmes » (Pessin, 1992, p. 53) qui se trouvent disséminés dans les ouvrages de l’époque. Les travaux ici présentés entendent approfondir ces conceptions en montrant comment l’imaginaire social (ici des classes populaires) est construit à la fois par l’espace et les représentations qui en sont faites dans les productions culturelles et artistiques d’une époque.

12Quant au terme de banlieue, nos travaux recouvrent une définition assez large qui englobe plusieurs réalités des périphéries urbaines et de leurs représentations artistiques. Si ce mot recouvre les espaces qui se trouvent dans les alentours et sous la dépendance d’une grande ville, son découpage spatial n’est ni continu ni homogène dans le temps. Afin de garantir une cohérence, nous avons toutefois décidé de nous focaliser sur le phénomène des lotissements périurbains des grandes villes de France. D’autres colloques et publications ont analysé uniquement le cas des banlieues parisiennes à une période donnée (Fourcaut, 1992), ou bien ont élargi le champ d’analyse afin de permettre des comparaisons avec des banlieues en dehors de la France (Longuenesse et Pieri, 2013). Étant donné que les contextes historiques et économiques de la construction, la démographie, l’urbanisme et les problèmes sociaux divergent largement en fonction du placement géographique (si l’on compare par exemple le cas des suburbs américains et celui des banlieues françaises (Schafran et Moigne, 2022)) nous avons décidé de limiter notre champ d’analyse aux territoires de la France métropolitaine.

13Les différentes représentations qui sont faites de la banlieue dans la littérature et le cinéma français depuis le XIXe siècle voient s’opérer un glissement. À la partie de campagne bucolique à laquelle s’adonnent des classes populaires montrées comme insouciantes et joyeuses (Paul de Kock, Guy de Maupassant, les frères Goncourt, Émile Zola), viennent se substituer d’autres visions, bien plus critiques et politiques de la réalité sociale ouvrière dans une France qui s’industrialise à grande vitesse. Associée aux usines, à la pauvreté et au désordre, la banlieue acquiert peu à peu une aura de dangerosité et est vue comme le foyer de la révolte ouvrière (Céline, Queneau, Bove, Simenon). À partir de la seconde moitié du XXe siècle, c’est la littérature policière et en particulier le roman noir qui porte un discours radicalement critique sur ces lieux de la marginalité et de la relégation, concentrant les problèmes de la ville moderne : habitat précaire, quartiers cloisonnés, ségrégation sociale. C’est le mouvement du néo-polar qui s’attaque à ce que l’on appelait déjà à l’époque « le problème des banlieues » et propose de documenter la réalité sociale des grands ensembles de la banlieue parisienne construits à partir des années 1960 dans le domaine de la fiction littéraire (Jean-Patrick Manchette, Jean Vautrin). À travers ce glissement se dessinent en filigrane les multiples facettes du « peuple » que ce travail s’attachera à détailler.

14La littérature n’étant pas isolée dans sa production d’imaginaires banlieusards, il convient d’élargir les analyses afin d’inclure d’autres corpus culturels comme le cinéma, la photographie ou la chanson et le rap. Ces domaines artistiques et culturels participent tout autant que la littérature à façonner les imaginaires de la banlieue, notamment dans leur traitement du politique et de l’urbain. Par leur fréquente appartenance à la pop culture ils détiennent un pouvoir privilégié sur les lectures et la diffusion des discours sur cette banlieue.

Les recherches sur la banlieue en littérature et dans les productions artistiques

15Si la géographie, la sociologie et les études historiques s’intéressent dès le milieu du XXe siècle à la banlieue, les études littéraires l’ont longtemps ignorée. Malgré l’essor de la « géographie littéraire », les mentions de la banlieue ne figurent que dans quelques articles choisis dans des ouvrages collectifs et dans des monographies consacrées à des auteurs.

16Dans la plupart des contributions, la banlieue est considérée sous deux angles de vue : d’une part, les analyses s’arrêtent à la description de l’agencement de son paysage, à la place accordée à l’industrie ou aux « lotissements défectueux » (Fourcaut, 1995) ; d’autre part, elles soulignent la description de la banlieue comme s’opposant à la capitale (Schilling, 2004 ; Schilling, 2002 ; Morel, 1992). On conclut donc le plus souvent que la banlieue se caractérise comme l’antithèse « sauvage » des mœurs et du luxe urbains.

17Une autre axe de recherche représente l’analyse du matériel langagier dans la mise en récit de la marginalité banlieusarde ; dans ce cadre, les études ont pour la plupart recours aux œuvres de Céline et de Queneau (Blank, 1991 ; Meizoz, 2005 ; Meizoz, 2001 ; Roussin, 2005) qui entendent intégrer le parler populaire à la littérature. Pour les auteurs de roman noir, un travail similaire sur la langue est produit, avec une visée politique : c’est avec la langue de la rue qu’il convient de dire la réalité des conditions de vie des classes populaires (Desnain, 2015).

18L’histoire culturelle et des représentations élargit le corpus des recherches et inclut des produits imprimés divers, tels des affiches ou des cartes postales ainsi que des productions artistiques comme la chanson et le cinéma dans ses analyses ; dans ce cadre, elle s’intéresse aussi à une période plus large, entre le XVIIIe et XXe siècle. En revanche, ces analyses observent surtout les stéréotypes qui se perpétuent au cours de cette période (Csergo, 2004).

19L’histoire sociale analyse le mythe des banlieues rouges en croisant la réalité du développement urbain, industriel et politique des banlieues avec les discours émergents (Fourcaut, 1995 ; Fourcaut, 1992).

20Les études sur la banlieue populaire littéraire et la chanson populaire sur les loisirs en banlieue sont dispersées et peu nombreuses. En revanche, la banlieue au cinéma de 1900 à nos jours fait l’objet d’un intérêt plus large, allant de revues spécialisées à des thèses et des articles. Le cinéma des années 1990-2000 s’avère être un objet approprié pour des analyses postcoloniales, comme le montrent (Wagner, 2011) ou (Loshitzky, 2010). Des études sociologiques, comme celle de (Castel, 2007) ou le champ plus récent des études urbaines avec des ouvrages comme (Slooter, 2019) ou (Cannon, 2015) partent d’une analyse concrète de terrain pour retracer l’évolution des banlieues françaises plutôt que d’utiliser les productions culturelles d’une époque comme point de départ de la réflexion.

Objectifs, pistes et structure de la section

21Comment le rapport entre la banlieue et les classes populaires s’est-il développé ? Quels liens entre banlieue et classes populaires apparaissent dans la littérature et les productions visuelles depuis le XIXe siècle ? Ces liens ont-ils évolué ? Quels sont les facteurs qui contribuent à une dépréciation double des classes populaires et des terrains périurbains et quelles tentatives de revalorisation retrouve-t-on dans les divers produits culturels évoqués ? Les articles suivants tâcheront de trouver des réponses à ces questions.

22La section est divisée en trois sous-parties. La première d’entre elles est consacrée à l’historiographie de la banlieue et à la découverte de textes et films qui nous fournissent des « instantanés » de l’imaginaire banlieusard à travers le temps. La deuxième sous-partie regroupe les contributions qui établissent un rapport étroit entre l’esthétique, l’urbanisme et la critique sociale ; dans ce contexte, nous nous éloignons des analyses littéraires et explorerons d’autres disciplines. La troisième partie de cette section approfondira l’analyse de la fonction représentative de la banlieue comme spatialisation de la culture populaire.